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La Banque Scotia est la première des six grandes banques nationales à utiliser le mot de récession. Selon elle, à moins que le gouvernement ne prenne des mesures de relance budgétaire vigoureuse, le Canada risque bel et bien de tomber en récession en 2020.

Alors que la récession semblait bien loin au début de l’année, l’augmentation des cas de coronavirus dans le monde, la forte baisse des prix du pétrole et la volatilité des marchés la rend toujours plus probable, note le Financial Post dans un article récent.

« Une récession raisonnablement modérée semble probable à moins que des mesures fiscales opportunes et ciblées ne soient déployées dans un avenir très proche pour faire face aux impacts économiques du virus », écrit Jean-François Perrault, économiste en chef à la Banque Scotia, dans une note de recherche.

La Banque Scotia estime toutefois fort probable que le gouvernement agisse pour l’éviter. Dans ce sens, le premier ministre Justin Trudeau a débloqué 1,1 milliard de dollars (G$) de nouveaux fonds le 11 mars dernier et a affirmé que le gouvernement était prêt à faire plus si nécessaire. Le gouvernement serait ainsi prêt à utiliser les agences de financement fédérales pour stimuler davantage l’économie si nécessaire, comme il l’avait déjà fait en 2008-2009.

Ces mesures semblent toutefois insignifiantes par rapport à celles prises dans d’autres pays, comme en Italie où 25 milliards d’euros (28,3 G$) ont été dépensés en mesures de relance. Dans cette optique, Jean-François Perreault recommande au gouvernement de déployer un plan budgétaire équivalent à 1% du PIB, soit un peu plus de 20 G$, afin d’éviter que l’économie canadienne n’entre en récession.

En raison de cette réflexion, la Banque Scotia a revu ses prévisions de l’année. Elle voit ainsi la croissance du produit intérieur brut du pays se ralentir à 0,3 % pour l’année en l’absence de mesures de relance significatives et de 0,7 % si les mesures de relance budgétaire représentent 1 % du PIB.

L’institution basée à Toronto n’est pas la seule à revoir ses prévisions. La Banque de Montréal a été la première à la faire avec un appel à une croissance du PIB de 0,5 % pour l’année entière. JP Morgan prévoit une croissance nulle au deuxième trimestre et un rebond de deux pour cent au troisième trimestre. Quant à Goldman Sachs, elle révise à la baisse le PIB de 2020 à 0,4 % ou 0,2 % sur la base du quatrième trimestre, avec un T1 de 0 %, un T2 de -0,5 %, un T3 de 0,25 % et un T4 de 1 %.

La dernière série de révisions à la baisse comprend des prévisions selon lesquelles la Banque du Canada réduira ses taux de 1,25 % à 0,25 % d’ici juin. La dernière fois que la Banque du Canada a atteint un tel taux c’était en 2009.