Un homme d'affaire sur une route qui continue vers l'horizon et se termine par un point d'interrogation.
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Comment les marchés vont réagir à l’annonce de la fin de l’assouplissement quantitatif et d’une hausse du taux directeur plus rapide que prévu par la Banque du Canada (BdC)? Pour répondre à cette question, Les Affaires a interrogé Luc Girard, gestionnaire de portefeuille chez Noël Girard Lehoux, Valeurs mobilières Desjardins.

Selon l’expert, les marchés boursiers et obligataires ont déjà intégré cette nouvelle. « Il suffit de penser à la plus récente correction de 5 % ou à la hausse des taux des obligations canadiennes dix ans qui ont grimpé de 50 points de base », souligne-t-il dans l’entrevue.

Il conseille toutefois aux investisseurs d’évaluer chaque nouvelle hausse, car si pour le moment les actions devraient demeurer très compétitives vis-à-vis les obligations puisque les taux sont encore très bas, ces dernières vont devenir de plus en plus compétitives.

Ne pas miser uniquement sur les investissements à l’étranger

Bien que le dollar canadien s’apprécie, Luc Girard recommande de ne pas miser uniquement sur les investissements à l’étranger et de bien rester diversifié géographiquement parlant. « Ne cherchez pas le coup de circuit! », avertit-il.

Il rappelle que si le dollar canadien s’est apprécié vis-à-vis du dollar américain, c’est uniquement parce que la BdC a annoncé son intention d’arrêter l’assouplissement quantitatif et aussi de commencer à monter les taux avant la Réserve fédérale (Fed). Toutefois la banque centrale américaine devrait suivre l’exemple de la BdC dans peu de temps et le dollar américain devrait alors rattraper son retard sur le canadien.

Les secteurs à privilégier et ceux à éviter

Finalement, Luc Girard estime que le secteur bancaire devrait encore offrir de beaux rendements. « Le secteur financier est parmi les secteurs les plus favorisés par une hausse des taux. Avec l’effervescence de l’économie, ça va avoir un impact direct sur la rentabilité à cause des hausses de prêts, des fusions et acquisitions et aussi de l’accélération de l’activité de négociation pour les maisons de courtage », assure-t-il.
À l’inverse, le gestionnaire conseiller d’éviter le secteur des services publics, car celui-ci est habituellement le plus sévèrement touché par la hausse des taux. « Les sociétés dans ce secteur sont souvent achetées pour le rendement de dividende et ceux-ci deviennent moins compétitifs face à des obligations qui en donnent toujours plus avec le retour en force de l’économie », explique-t-il ajoutant que ces compagnies ont des bilans endettés et que, de ce fait, chaque hausse de taux a une influence directe sur leur rentabilité finale.