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Ces propos de Stephen Poloz arrivent lundi au moment où la Banque du Canada signale qu’elle augmentera progressivement son taux directeur de 1,75 % pour le porter à une position dite neutre, qui se situe entre 2,5 et 3,5 %.

La grande question est de savoir à quelle vitesse le taux augmentera.

M. Poloz a récemment introduit la cinquième hausse des taux d’intérêt de la banque centrale en 15 mois et a mis en garde les Canadiens, dont plusieurs sont très endettés, de s’habituer à l’idée des taux de 3 pour cent comme nouvelle norme.

Dans les remarques préparées du discours de M. Poloz, lundi, au Royaume-Uni, il affirme que l’économie mondiale a fait des progrès importants pour atténuer les effets de la crise financière de 2007-2008.

Les taux d’intérêt dans le monde sont restés très bas au cours de cette période.

« Les banques centrales ont déployé pendant une décennie des efforts extraordinaires pour inonder les marchés de liquidités, mais l’économie mondiale n’a plus besoin de ces mesures de détente monétaire, qui peuvent être peu à peu retirées », a déclaré M. Poloz devant la Chambre de commerce Canada-Royaume-Uni.

Il a également indiqué que les risques à la baisse associés aux mesures de commerce extérieur, tant celles qui ont déjà été imposées que celles qui pourraient l’être, préoccupaient les investisseurs. Mais il a fait valoir que ces risques touchent les deux parties et que le règlement des différends peut fournir de nouveaux atouts économiques.

« Cette situation, nous l’avons vécue au Canada, où les craintes que l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) soit réduit à néant ont été remplacées par un soulagement après la conclusion de l’Accord États-Unis_Mexique_Canada », a-t-il déclaré.

« En règle générale, il n’est pas approprié pour une banque centrale de formuler une politique en se fondant sur un seul aspect de la répartition du risque. La Banque du Canada doit plutôt tenter de soupeser les risques tant à la hausse qu’à la baisse pour établir une prévision médiane et équilibrée sur le plan des risques. »

M. Poloz a répété lundi que les prévisions du Canada concernant la croissance économique et l’inflation signifiaient que les taux d’intérêt continueraient d’augmenter. La banque centrale relève ses taux pour empêcher l’inflation de monter trop haut.

La Banque du Canada, a-t-il ajouté, décidera du rythme approprié des augmentations en fonction de la capacité de l’économie à s’adapter aux taux d’intérêt plus élevés établis par les hausses précédentes, compte tenu du niveau élevé d’endettement des ménages.

Il a également déclaré que la banque centrale prêterait une attention particulière aux nouveaux développements du commerce international.