Image de la Caisse de dépôt et placement à Montréal.
Crédit : La CDPQ

Bien que les stratégies d’investissement responsable connaissent un certain recul à l’échelle mondiale, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) maintient le cap. Après avoir verdi son portefeuille d’investissement, elle se donne maintenant pour mission de soutenir les entreprises dans leurs efforts de décarbonation. Et pour cela, elle ne fait pas les choses à moitié. En effet, elle projette d’atteindre 400milliards de dollars (G$) d’investissements en action climatique d’ici 2030.

La CDPQ vient de rendre publique sa stratégie climatique2025-2030. Pour rappel, à la fin de 2024, le groupe mondial d’investissement avait dépassé ses cibles climatiques fixées en 2017 et rehaussées en 2021. Grâce à la décarbonation de son portefeuille, la CDPQ a réussi à réduire son empreinte carbone de près de 50%. En comparaison, l’empreinte carbone de la planète a augmenté de 6%.

Alors que près de 85% de l’actif total du groupe est constitué d’actifs à faibles ou nulles émissions, Charles Emond, président-directeur général de la CDPQ, estime avoir atteint les limites de ce levier, comme il le confie à La Presse. Il pense donc que le moment est venu d’adopter une nouvelle stratégie climatique: soutenir les entreprises qui veulent suivre leur exemple.

« Depuis 2017, notre approche en matière de climat a porté ses fruits: notre portefeuille s’est décarboné plus rapidement qu’anticipé. Notre cible vise des investissements orientés vers l’avenir qui nous positionneront favorablement vers notre objectif d’un portefeuille net-zéro d’ici 2050. En accompagnant activement les entreprises dans l’intégration des enjeux climatiques dans leur modèle d’affaires, nous mettrons à profit l’expertise et l’engagement de nos équipes pour accélérer la transition au Québec et dans le reste du monde », explique Bertrand Millot, Chef de l’investissement durable de La CDPQ.

Cette nouvelle approche s’articule autour de deux axes:

  • investir dans des entreprises engagées dans la décarbonation de leurs activités : la CDPQ accompagnera ainsi les sociétés dans l’atteinte de leurs cibles ;
  • et soutenir le développement de solutions climatiques orientées vers l’avenir : la CDPQ
    • soutiendra les sociétés qui offrent des solutions pour remplacer les énergies fossiles ;
    • mais aussi celles qui visent la capture du carbone ou sa réduction dans la nature ;
    • investira dans des secteurs qui permettent de renforcer la protection des communautés contre les changements climatiques ;
    • et investira dans les produits et services incluant des biens intangibles comme des logiciels ou de la propriété intellectuelle, et qui jouent un rôle clé dans l’atteinte des objectifs de transition vers une économie durable, résiliente ou à faibles émissions de carbone.

D’ici les cinq prochaines années, la CDPQ engagera 400G$ pour appuyer les entreprises qui se sont dotées « d’un plan précis de décarbonation, certifié et approuvé », ainsi qu’à des technologies, services et infrastructures contribuant concrètement à la transition vers une économie sobre en carbone.

« Aujourd’hui, nous réaffirmons nos convictions en matière d’investissement durable, car elles sont au cœur de notre responsabilité fiduciaire. Nous démontrons encore plus d’ambitionen allant au-delà du calcul des émissions carbone de notre portefeuille, pour travailler encore davantage à la transition de l’économie réelle en favorisant la mise en place de plans de décarbonation clairs et crédibles au sein des sociétés dans lesquelles nous sommes investis, dans tous les secteurs de l’économie. Nous le faisons à la fois dans un esprit de création de valeur à long terme et de saine gestion des risques pour nos déposants », commente Charles Emond par voie de communiqué.