Les plus récentes données de l’agence fédérale sur le produit intérieur brut (PIB) montrent que l’économie a crû de 3,0 % pour l’ensemble de 2017, une performance bien plus solide que celle de 2016, qui avait vu une croissance de 1,4 %.

La croissance du quatrième trimestre était alimentée par une augmentation de 2,3 % des investissements des entreprises, par rapport au troisième trimestre. Les dépenses des ménages ont pour leur part avancé de 0,5 % sur une base trimestrielle, a précisé le rapport.

Dans l’ensemble, la croissance du quatrième trimestre s’est avérée plus importante que celle du troisième trimestre, qui a été révisée à la baisse pour s’établir à 1,5 %, en cadence annualisée, plutôt qu’à 1,7 %.

Selon l’économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter, le solide contenu du rapport sur le quatrième trimestre, comme les chiffres sur les investissements des entreprises et les dépenses des ménages, lui a donné un « halo un peu plus rose ».

« Le principal message, cependant, est que l’excitante croissance du milieu de 2016 au milieu de 2017 est maintenant vraiment chose du passé, et l’économie a renoué avec la corvée consistant à galérer pour produire quelque chose plus près de son potentiel d’environ deux pour cent », a écrit M. Porter dans une note à ses clients.

Pour l’ensemble de 2017, Statistique Canada a indiqué que les dépenses des ménages avaient facilement fait la plus grande contribution à la croissance, suivies par l’investissement en stocks des entreprises. Les exportations ont aussi progressé pour une deuxième année de suite, avec des gains tant du côté des biens que de celui des services.

« Cette hausse s’est concentrée au cours des deux premiers trimestres de 2017, pour ensuite ralentir vers la fin de l’année », a précisé le rapport.

Plus forte croissance du G7

La croissance de 3,0 % pour 2017 est conforme à la prévision des économistes du secteur privé qui se trouvait dans le budget fédéral de mardi. Le budget du ministre Bill Morneau, visait aussi une croissance du PIB de 2,2 % en 2018 et de 1,6 % pour l’année suivante.

Selon Craig Alexander, économiste en chef du Conference Board du Canada, le pays a affiché la plus forte croissance des membres du G7 l’an dernier, mais il a perdu son élan et entame 2018 sur une note de faiblesse alors que plusieurs incertitudes se présentent.

« Le refroidissement de la croissance canadienne survient à un moment où une série de risques à la baisse pour l’économie nationale proviennent de l’étranger, particulièrement en ce qui a trait à la politique commerciale et fiscale des États-Unis », a souligné M. Alexander dans une déclaration, en référence aux craintes associées aux baisses d’impôts des entreprises américaines et à la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).

Statistique Canada a indiqué jeudi que les investissements étrangers directs au Canada avaient atteint 33,8 milliards de dollars (G$) en 2017, ce qui représentait leur plus faible niveau depuis 2010. Ces investissements avaient atteint en 2007 le niveau record de 126,1 G$.

Par ailleurs, la croissance économique canadienne a été encore plus forte que prévu pendant la première moitié de 2017. Statistique Canada a indiqué vendredi avoir révisé à la hausse les chiffres du PIB pour les premier et deuxième trimestres.

La croissance du premier trimestre est ainsi passée de 3,7 % à 4,0 %, tandis que celle du deuxième trimestre est passée de 4,3 % à 4,4 %.

Du côté des différents secteurs, la croissance de 2017 s’est « généralisée » à 18 des 20 secteurs industriels.

Les industries productrices de biens ont avancé de 4,6 %, comparativement aux deux contractions annuelles consécutives de 0,5 % en 2016 et 1,7 % en 2015. Le contributeur le plus important à leur croissance en 2017 était le secteur de l’extraction minière, de l’exploitation en carrière et de l’extraction de pétrole et de gaz, qui a progressé de 7,8 %.

Les industries productrices de services ont crû de 2,8 % l’an dernier et ainsi atteint leur plus forte croissance depuis 2011. Celle-ci était alimentée par une progression de 7,5 % du secteur de commerce de gros.