Une femme écrivant sur un clavier à un homme qui a une capuche et a l'air louche.
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L’arnaque est courante: quelqu’un fait un appel téléphonique en prétendant être de l’Agence du revenu du Canada (ARC) et exige un paiement immédiat.

Ceux qui croient que c’est peut-être le gouvernement qui appelle au sujet de leurs impôts doivent vérifier que c’est vraiment le cas avant de faire quoi que ce soit, préviennent les experts.

Cherolle Prince, une experte en crimes financiers chez KPMG, estime qu’il est primordial de vérifier qu’on traite vraiment avec l’ARC avant de divulguer des informations personnelles.

« Il faut se poser les bonnes questions: cet appel a-t-il un sens?, illustre-t-elle. Pourquoi l’ARC a-t-elle besoin de ces renseignements? Est-ce qu’on leur a déjà fourni? Que feraient-ils avec ces renseignements et pourquoi en ont-ils besoin maintenant? »

Selon Mme Prince, une lumière rouge devrait clignoter si la personne qui appelle demande des informations que l’ARC devrait déjà détenir.

« Lorsqu’on les appelle, ils peuvent demander des informations personnelles pour nous identifier, cela fait partie de leur protocole d’authentification. Mais ils n’appellent pas eux-mêmes pour obtenir ces informations », explique-t-elle.

Si l’on n’est pas certain que la personne qui appelle fait vraiment partie de l’agence fiscale, il faut demander son nom, l’emplacement du bureau de l’ARC depuis lequel elle appelle et son numéro de téléphone, indique un porte-parole de l’ARC, Paul Murphy.

Ensuite, poursuit Paul Murphy, il faut raccrocher et contacter l’ARC en utilisant le numéro de téléphone général qui se trouve sur le site web de l’agence avant de leur transmettre des informations. On peut aussi leur demander de vérifier si l’appel reçu était légitime.

« Le seul fait de consulter l’option d’affichage des appels n’est pas toujours la meilleure option parce que ces escrocs peuvent détourner la technologie pour usurper un numéro laissant croire qu’ils appellent du Canada, d’Ottawa ou d’ailleurs », prévient-il.

En outre, poursuit-il, l’ARC n’exigera jamais de paiement immédiat en Bitcoin ou en cartes-cadeaux.

Un autre signal d’alarme devrait s’allumer si l’appelant recommande de ne parler à personne au sujet de l’appel, ni à un membre de sa famille ni à son comptable, précise Paul Murphy.

« Ce n’est pas quelque chose qu’un employé de l’ARC exigerait. Tout le monde a le droit d’être représenté, a le droit de parler à quelqu’un de ses transactions fiscales personnelles avant de traiter avec l’ARC », note-t-il.

Ce n’est pas parce que l’ARC appelle qu’on est visé par une vérification. Dans la plupart des cas, rappelle l’agence, il s’agit de contrôles de routine.

Selon les circonstances, si une déclaration de revenus a été produite par voie électronique, l’agence peut demander des éléments comme des reçus de cotisation à un régime d’épargne retraite enregistré (REER) ou de dons de bienfaisance qui auraient été fournis si la déclaration avait été produite en version papier.

Carmela Pallotto, associée en fiscalité chez KPMG, affirme qu’il est très rare que le premier contact de l’ARC soit un appel téléphonique.

« Ce n’est pas inédit, mais normalement ils correspondraient par courrier. Ils ne communiqueraient pas par courriel non plus », explique-t-elle.

« Ils n’envoient pas de courriels à moins que le dialogue ne soit déjà entamé avec eux et qu’on leur ait demandé d’envoyer quelque chose par courriel, et même dans ces cas, ils hésitent grandement à envoyer quoi que ce soit, ce n’est tout simplement pas leur façon de fonctionner. »

Carmela Pallotto souligne qu’il est impossible qu’un représentant de l’ARC exige un paiement immédiat; ce n’est tout simplement pas ainsi que fonctionne l’agence.

« Ce n’est jamais immédiat. Ils donnent généralement un délai pour répondre à une demande, car ils comprennent que tout n’est peut-être pas à portée de main », explique-t-elle.

« On ne devrait pas avoir peur d’avoir à rappeler l’ARC. »