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L’organisme de réglementation bancaire du Canada laisse inchangé le montant des fonds que les six grandes banques doivent conserver pour faire face à un éventuel ralentissement économique.

Peter Routledge, qui dirige le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF), a déclaré vendredi que si les vulnérabilités économiques sont toujours élevées, elles ne se sont pas aggravées au cours des six mois qui ont suivi l’augmentation du taux de la réserve pour stabilité intérieure (RSI) d’un demi-point de pourcentage pour le porter à 3,5 %.

« Nous sommes suffisamment assurés, selon nous, pour faire face à un scénario baissier sévère, mais plausible, et nous voulions le faire savoir par cette décision », a-t-il affirmé lors d’un point de presse.

La réserve pour stabilité intérieure est conçue comme un coussin de capital supplémentaire permettant aux banques d’absorber les chocs économiques. Il s’inscrit dans le cadre des exigences plus larges en matière de fonds que les banques doivent détenir, et il est distinct des provisions que les banques mettent de côté pour les prêts potentiellement irrécouvrables.

Les banques ont renforcé leurs fonds propres en prévision d’une augmentation potentielle du RSI jusqu’à sa limite supérieure de 4 %, ce qui aurait porté leur ratio de fonds propres total à 12 %.

Peter Routledge a souligné que l’organisme de réglementation estime que les exigences actuelles en matière de capital, qui s’élèvent à 11,5 %, sont adéquates, mais il a ajouté que la décision de maintenir le capital a également été influencée par le fait que les banques ont déjà augmenté leurs réserves bien au-delà des exigences.

« Notre décision reconnaît l’approche prudente de la gestion du capital adoptée par les conseils d’administration des banques canadiennes d’importance systémique. »

Il a également expliqué que les 18 derniers mois avaient été une bonne occasion d’augmenter le RSI en raison de la solidité des bénéfices. « Nous contractions des assurances à un prix très bas. »

Les banques disposent désormais d’une assurance suffisante pour faire face aux risques tels que l’endettement élevé des ménages, l’incertitude accrue sur le marché du logement, les vulnérabilités matérielles dans l’immobilier commercial et l’intensification des conflits géopolitiques qui pourraient avoir un impact sur la croissance et les marchés mondiaux, a-t-il ajouté.

Peter Routledge a également noté des évolutions positives depuis la dernière décision du régulateur en juin, notamment l’amélioration du ratio dette/revenu des ménages et la baisse de l’inflation.

Le taux de la réserve pour stabilité intérieure s’applique aux six plus grandes banques du Canada, connues sous le nom de banques d’importance systémique.

Il est revu et fixé en juin et en décembre de chaque année, mais peut être modifié à d’autres moments si nécessaire.