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L’évaluation optimiste de M. Morneau a été faite à son arrivée à Sherbrooke pour le début d’une retraite de cabinet de trois jours, la première réunion des ministres du premier ministre Justin Trudeau depuis qu’il a procédé à un remaniement plus tôt cette semaine.

La retraite se déroule dans un contexte de chaos qui submerge le gouvernement britannique en plein processus de retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne et de tensions diplomatiques avivées entre le Canada et la Chine.

« Nous surveillons de près ce qui se passe au Royaume-Uni. C’est évidemment un défi énorme pour le gouvernement conservateur là-bas », a dit M. Morneau.

« Nous ne voyons pas cela comme un enjeu directement problématique pour l’économie canadienne, mais il est évident que c’est difficile pour l’économie mondiale », a-t-il ajouté.

Le Canada, qui a conclu un accord de libre-échange avec l’UE, s’emploiera à maintenir « des relations commerciales très étroites » avec le Royaume-Uni lorsque ou, si, il quitte l’Union européenne, a-t-il affirmé.

En ce qui concerne la puissance économique chinoise, M. Morneau a reconnu que les Canadiens hésitaient de plus en plus à rechercher des débouchés commerciaux en Chine dans un contexte où le pays a arrêté deux Canadiens, Michael Kovrig et Michael Spavor, pour des raisons de sécurité nationale et condamné à mort un autre Canadien, Robert Schellenberg, qui a été reconnu coupable de trafic de drogue.

Ces événements sont apparus comme des représailles apparentes à l’encontre de l’arrestation par le Canada de Meng Wanzhou, dirigeant de l’entreprise Huawei, le mois dernier, à la demande des Américains qui souhaitent l’extradition de celle-ci pour faire face à des accusations de fraude liées aux sanctions américaines contre l’Iran.

« De toute évidence, nous sommes dans un moment diplomatique difficile », a affirmé M. Morneau.

« Notre objectif actuel, bien sûr, est d’établir des relations économiques à long terme dans le monde entier, afin de garantir que les personnes puissent occuper de bons emplois au Canada », a fait valoir le ministre.

Le Canada a également ressenti l’impact économique de son différend diplomatique avec l’Arabie saoudite.

Bill Morneau a reconnu « qu’il existe certainement des vents contraires liés aux tensions commerciales mondiales ». Mais il a écarté les prédictions selon lesquelles on pourrait se rapprocher d’une nouvelle récession mondiale.

Le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et l’Organisation de coopération et de développement économiques annoncent tous « des prévisions de croissance mondiale positive », a-t-il déclaré. Et au Canada, les économistes du secteur privé « envisagent tous une période de croissance soutenue ».

« Donc, nous ne nous attendons pas vraiment en ce moment à des périodes difficiles », a dit le ministre.

Bill Morneau a déclaré que le gouvernement devait toujours « s’inquiéter de sa résilience face aux défis potentiels ». Cependant, compte tenu des données sur l’emploi les plus solides depuis quatre décennies, il a dit croire que le Canada était bien placé à cet égard.