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La seule institution financière syndiquée souhaitait atteindre cet objectif à la fin de l’année dans le cadre de son plan de transformation.

Toutefois, la lenteur des pourparlers fait en sorte que la conversion se poursuivra de manière progressive l’an prochain pour permettre à la Laurentienne d’être une « institution financière renouvelée d’ici 2022 ».

« Nous espérions que cela soit derrière nous mais ce ne l’est pas, a commenté mardi le président et chef de la direction de la Laurentienne, François Desjardins, au cours d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du troisième trimestre. Avant d’investir plus d’argent (…) nous aimerions savoir quelles sont les règles du jeu. »

À l’heure actuelle 23 des 103 succursales de la septième banque en importance au pays ont délaissé les services au comptoir à la faveur du service-conseil.

Le contrat de travail des syndiqués représentés par la section locale 434 du Syndicat des employés professionnels et de bureau (affilié à la FTQ) est échu depuis le 31 décembre. Les discussions se poursuivent en présence d’un conciliateur.

« Le processus est lent, a dit M. Desjardins, qui a manifesté son impatience aux analystes qui ont posé plusieurs questions sur le sujet. J’ignore l’échéancier. On m’a dit d’être patient. »

Dans son rapport trimestriel, la Laurentienne signale d’ailleurs que sa performance financière pourrait souffrir d’une « grève des employés syndiqués, un lock-out ou toute autre perturbation de travail » si une nouvelle entente n’est pas négociée en « temps opportun ».

Toutefois, la direction a laissé entendre que personne ne souhaitait une interruption des activités.

Sous les attentes

Par ailleurs, même si elle dit avoir tourné la page sur l’affaire des prêts hypothécaires problématiques vendus à des tiers, la Laurentienne a livré des résultats inférieurs aux attentes au troisième trimestre, notamment en raison de charges de restructuration, d’une baisse des marges et d’une contraction du portefeuille de prêts hypothécaires résidentiels.

À la Bourse de Toronto, son action s’est temporairement négociée à son plus bas niveau depuis janvier 2016. En après-midi, le titre cotait à 44,26 $, en baisse de 2,26 $, ou 4,86 %.

« Les résultats de ce trimestre sont inférieurs à nos objectifs, a dit M. Desjardins. Je préférerais dévoiler de meilleurs résultats. Mais en tenant compte de plusieurs facteurs, je suis satisfait des progrès que nous réalisons. »

Il a affirmé que l’institution financière avait finalement réglé les problèmes entourant la vente de prêts hypothécaires problématiques à des tiers et à la Société canadienne d’hypothèques et de logement.

Au trimestre terminé le 31 juillet, la Laurentienne a racheté pour 135 millions de dollars (M$) de prêts jugés irréguliers à l’organisme fédéral. Néanmoins, cette affaire, qui avait été dévoilée en décembre dernier, a coûté environ 520 M$ à la banque.

Son bénéfice net est demeuré pratiquement inchangé, à 54,9 M$. Par action, le profit net a été de 1,23 $, en baisse par rapport à 1,48 $ par action au troisième trimestre l’an dernier, alors qu’il y avait moins d’actions en circulation.

Abstraction faite des éléments non récurrents, le profit ajusté de la banque a été de 59,4 M$, ou 1,34 $ par action, comparativement à 59,9 M$ ou 1,63 $ par action, à la même période l’an dernier.

Les analystes sondés par Thomson Reuters tablaient sur un bénéfice ajusté par action de 1,45 $.

« Dans l’ensemble, nous estimons que ces résultats sont négatifs, a écrit l’analyste Darko Mihelic, de RBC Marchés des capitaux, dans une note. La croissance du portefeuille de prêt a ralenti. Les négociations pour renouveler la convention collective semblent toujours en cours, ce qui pourrait se traduire par un niveau de dépense élevé. »

Pour sa part, le chiffre d’affaires a grimpé de 12,7 M$, à 260,7 M$, notamment en raison de la croissance du portefeuille de prêts commerciaux dans la foulée de l’acquisition de Northpoint Commercial Finance, complétée en août 2017.