Deux hommes d'affaires écrivant sur des feuilles où on trouve des graphiques financier. Une calculette est posée devant l'un d'eux.
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Alors que les frais subissent une pression à la baisse en raison de la perturbation technologique, de la concurrence et de la vigilance accrue de la part des clients et des autorités de réglementation, une étude de Cerulli Associates suggère que l’innovation, prendra le pas sur le lancement généralisé de fonds sans frais.

Selon ses observations du marché européen, Cerulli Associates Boston est d’avis qu’il est peu probable que les fonds à commission zéro deviennent monnaie courante. Alors que les coûts d’investissement continueront de baisser en raison principalement de l’ampleur de l’offre, le processus prendra du temps, alors qu’il y a plus de 2 600 fonds en jeu au Royaume-Uni seulement, a déclaré André Schnurrenberger, directeur général de Cerulli, dans un communiqué.

Cerulli s’attend à ce qu’un plus grand nombre de gestionnaires innovent et jouent un rôle de premier plan dans la négociation de coûts moins élevés pour les clients, au lieu des fonds gratuits.

Par exemple, « combiner des frais de gestion annuels nuls avec un mécanisme de commission de performance peut constituer un modèle de tarification plus viable et plus durable », a déclaré Schnurrenberger dans le communiqué. Pour cette raison, « le rapport qualité-prix, la capacité à proposer des solutions sur mesure et la volonté de travailler avec les clients seront primordiaux ».

Ici au Canada, les conférenciers à la conférence annuelle de l’IFIC sur le leadership, tenue en septembre 2018, ont également cité l’innovation comme un moyen essentiel de faire avancer le secteur. Alors que les fonds sans frais et à frais modérés gagnent en popularité, tant en Europe qu’en Amérique du Nord, ce sont les réponses aux besoins des clients et à l’innovation qui ont ému le secteur, a déclaré Kevin Gopaul lors de la conférence, où il était intervenant. Gopaul est à la tête de BMO Global Asset Management Canada.

« Je ne pense pas que le faible coût soit une innovation », a-t-il déclaré. « Économiser cinq ou dix points de base ne vous aidera pas à prendre votre retraite dix ans plus tôt. »
Gopaul a également questionné la signification réelle du concept de zéro-frais. De même, l’étude de Cerulli note que les entreprises offrant des fonds à zéro frais ont néanmoins des frais généraux à couvrir, soit par l’intégration d’actions dans le produit lui-même, soit via un élément de subventionnement croisé.

« Les produits passifs, sans frais, sont les plus viables lorsque la société en question est propriétaire de l’indice faisant l’objet d’un suivi », a déclaré Schnurrenberger dans son communiqué. « Sinon, les droits de licence à payer exigeront probablement un certain niveau de redevances, ce qui signifie que la gamme de produits viables est limitée pour ce modèle de tarification. »

Il ajoute que les régulateurs n’autoriseront pas le subventionnement croisé de produits sans frais par les investisseurs payants, ou exigeront au moins une divulgation complète.

Autre fait à noter en ce qui concerne la rétention des clients, la recherche aux États-Unis chez Cerulli montre que les conseillers doivent développer à long terme. Les relations client / conseiller durables nécessitent « une approche constructive pour répondre aux besoins qui évoluent sur une longue période », indique le communiqué.