Une femme tapotant sur une calculette., des papiers devant elle.
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Statistique Canada a annoncé vendredi que la dette contractée sur le marché du crédit des ménages représentait 177,5 % de leur revenu disponible au troisième trimestre, en données désaisonnalisées. Cela se comparait à un ratio d’endettement de 177,4 % au deuxième trimestre.

Autrement dit, les Canadiens avaient une dette de près de 1,78 $ sur le marché du crédit, en crédit de consommation, prêts hypothécaires et prêts non hypothécaires, pour chaque dollar de revenu disponible des ménages au troisième trimestre.

Selon Priscilla Thiagamoorthy, analyste économique chez BMO Marchés des capitaux, l’état des bilans canadiens s’est détérioré de façon inattendue au cours du trimestre.

« Mais contrairement aux trimestres précédents, le coupable est un contexte de revenu plus faible plutôt qu’un endettement plus élevé », a écrit Mme Thiagamoorthy dans une note de recherche.

« Alors que les habitudes d’endettement des consommateurs, qui perdurent depuis plusieurs décennies, se sont enfin apaisées, la croissance du revenu demeure une préoccupation, le fardeau du crédit des ménages demeurant un obstacle important à l’économie canadienne. »

Sur une base non ajustée, la dette des ménages sur le marché du crédit, exprimée en pourcentage du revenu disponible, en excluant les droits de pension, a augmenté pour s’établir à 173,8 % au troisième trimestre, par rapport à 173,2 %, après révision, au deuxième trimestre.

Le ratio du service de la dette des ménages, mesuré comme le total des paiements obligatoires de capital et d’intérêts par rapport au revenu disponible, s’est établi à 14,5 % au troisième trimestre, ce qui est stable par rapport au trimestre précédent.

L’endettement des ménages est une préoccupation importante pour l’économie canadienne.

La Banque du Canada est attentive à l’adaptation des ménages face à la hausse des coûts d’emprunt, dans la foulée des augmentations de son taux d’intérêt directeur.

La banque centrale a relevé cinq fois son taux directeur depuis l’été 2017, ce qui a fait grimper les taux préférentiels des grandes banques du Canada.

« La Banque du Canada semble être satisfaite des progrès réalisés sur le front de la dette des consommateurs jusqu’à présent et du ralentissement de la croissance de la dette, ce qui élimine l’urgence de continuer à relever les taux d’intérêt », a estimé Ksenia Bushmeneva, économiste à la Banque TD.

« La banque pourrait néanmoins vouloir marquer une pause pour collecter davantage de données afin d’évaluer dans quelle mesure les ménages font face à des taux d’intérêt plus élevés, en particulier dans les régions du pays touchées par les récents développements du marché pétrolier. »

Le total des emprunts sur le marché du crédit a ralenti pour le troisième trimestre consécutif, les ménages ayant emprunté 18,3 milliards de dollars (G$), une somme en baisse par rapport aux 20,0 G$ du trimestre précédent.

La demande de prêts hypothécaires a enregistré une troisième baisse trimestrielle consécutive, ayant diminué de 1,2 G$. La demande de crédit à la consommation a également diminué de 500 M$, tandis que les prêts non hypothécaires ont diminué de 100 M$.

La dette contractée sur le marché du crédit s’est élevée à près de 2,19 G$ au troisième trimestre.

La dette hypothécaire s’élevait à 1420 G$, le crédit à la consommation à 648,6 G$ et les autres emprunts à 112,7 G$.