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Un Canadien sur trois (33 %) affirme que la croissance de ses dépenses est supérieure à celle de ses revenus. Or, il n’est pas long que les dettes s’accumulent quand on vit au-dessus de ses moyens. De fait, près de 40 % des Canadiens qui traînent un passif avouent qu’il en est ainsi parce qu’ils dépensent plus qu’ils ne gagnent.

C’est ce qui ressort du sondage annuel sur l’endettement de la Banque Manuvie mené à l’échelle du pays.

Ce coup de sonde révèle également que 19 % des Canadiens endettés affirment ne pas être en mesure de rompre le cycle de l’endettement. La « peur de passer à côté de quelque chose » et le sentiment « qu’on a une seule vie à vivre » en entraînent plus d’un vers la course à la consommation. Ils sont plusieurs (12 %) à identifier les sommes faramineuses qu’ils dépensent en sorties en famille ou entre amis comme une cause de leur endettement.

Cela fait en sorte qu’une majorité de consommateurs (54 %) endettés de 35 à 54 ans ont un solde impayé sur une ou plusieurs cartes de crédit. Les 20 à 34 ans ne font guère mieux puisqu’ils sont près de la moitié (49 %) à vivre la même situation.

Pression financière

On le sait, le stress financier affecte le moral. Les personnes endettées peuvent se sentir vite découragées quand elles n’arrivent pas à freiner leur endettement. Selon le sondage, 19 % de ceux qui ont des dettes se sentent incapables de briser le cycle.

Fait inquiétant, un Canadien sur dix (9 %) affirme ignorer totalement le montant moyen de ses dépenses mensuelles. Or, sans un portrait clair, il est difficile de prendre des actions pour rétablir la situation.

Les paiements hypothécaires semblent peser de plus en plus lourd sur les finances des Canadiens. Ils sont 28 % à se dire à l’aise avec leur remboursement mensuel, soit 8 % de moins que lors du sondage de 2018. Ils sont aussi un peu plus nombreux (15 % comparativement à 10 %) à avoir des problèmes à rembourser leur prêt hypothécaire.

Par ailleurs, les milléniaux sont plus susceptibles que les autres à avoir de la difficulté à gérer leur endettement alors qu’ils arrivent à un moment de leur vie où leurs dépenses augmentent avec l’achat d’une maison et l’arrivée des enfants.

« Année après année, nous constatons que les dettes affectent la santé mentale des gens. Pourtant, lorsque nous demandons aux Québécois quelles initiatives ils ont pris pour diminuer le montant de leurs dettes, très peu, soit 7 %, se tournent vers un conseiller financier pour les aider à définir leurs objectifs financiers, affirme Richard Payette, président et chef de la direction de Manuvie Québec. Ils choisissent plutôt de couper dans l’achat de biens et de services non essentiels. C’est un pas dans la bonne direction, mais pourquoi ne pas se faire aider et peut-être établir une stratégie qui permettra quelques petits extras tout en diminuant les dettes. »

Bon pour le moral

Chose certaine, assainir son bilan financier contribue à la qualité de vie. Quelque 36 % des gens sondés affirment ressentir de la joie en remboursant une partie de leurs dettes. Et pour deux Canadiens sur trois (68 %), liquider leur passif fait partie des réalisations financières qui leur apportent le plus de satisfaction, suivi par l’accumulation d’un pécule suffisant pour la retraite.

Le sondage en ligne a été réalisé en avril 2019, par Ipsos pour le compte de Banque Manuvie. Quelque 2 003 Canadiens âgés de 20 à 69 ans ont été interrogés. Leur ménage avait un revenu supérieur à 40 000 $.