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Cité dans MarketWatch par Shawn Langlois, Mark Hulbert évoque entre autres « l’indicateur Buffett » pour étayer son analyse des marchés. Cet indicateur qui prend en compte « la capitalisation boursière totale de toutes les actions américaines par rapport au PIB du pays », est considéré par le patron de Berkshire Hathaway comme étant la « meilleure mesure des évaluations à tout moment ».

Selon cet indicateur, si la capitalisation boursière est supérieure au PIB, les actions sont chères et inversement, si elles représentent 70 à 80 % de la valeur du PIB, elles sont bon marché et les perspectives d’appréciation sont favorables.

Selon Adem Tumerkan de Palisade Research, cité par Marketwatch, ce calcul atteint actuellement près de 140%, ce qui l’amène à affirmer que « l’indicateur prouve que les titres sont « extrêmement surévalués » et qu’il y a « une énorme baisse à venir » ». Ainsi, si les tendances historiques se vérifient, « une razzia pourrait toucher les investisseurs complaisants ».

Dans un blogue publié par Le Monde, Georges Ugeux, PDG de la banque d’affaires Galileo Global Advisors et ancien VP du New York Stock Exchange, évoque lui aussi « un risque important de tsunami financier en 2020 … au plus tard ». Il justifie sa position par le développement de la scène mondiale de l’endettement qui pourra, si les mesures préventives ne sont pas prises, « mener à ce qui apparaît, à tort ou à raison, une évolution inéluctable ».

Georges Ugeux évoque notamment dans son blogue l’augmentation prévue du déficit budgétaire des États-Unis à $ 1.000 milliards.  « Les récentes estimations émanant des autorités elles-mêmes prévoient ce seuil en …2019 », plutôt qu’en 2020, tel que prévu initialement. « Le Trésor a annoncé que ses emprunts au second trimestre seraient les plus élevés depuis 2008. Comme les taux d’intérêt ont augmenté de 1.8 à 3 % depuis l’arrivée de Donald Trump, le coût supplémentaire sur les emprunts de cette année atteindra $ 100 milliards », écrit-il.

Selon lui, deux facteurs se conjuguent : la croissance économique constante enregistrée par les États-Unis depuis 10 ans et l’impact des mesures d’imposition de tarifs par le président Donald Trump. « La combinaison de ces deux facteurs commence à affecter le marché immobilier et donc les ménages ».

Georges Ugeux estime également que l’arrivée au pouvoir en Italie de partis de droite teinte les marchés de méfiance, alors que la dette italienne est la deuxième plus élevée de l’Europe et correspond à 130% du PIB italien, « soit plus du double du ratio de 60% des critères de Maastricht ». Il ajoute qu’en deux ans, le taux d’intérêt des obligations souveraines italiennes a triplé à 3% alors que les taux allemands ont continué à évoluer aux alentours de 0,3 %, soit dix fois moins.

« Nous avons deux ou peut-être trois ans pour éviter le pire », écrit Georges Ugeux. Mais il croit que « la présence de gouvernements populistes » rend « hautement improbable » la prise d’actions difficiles susceptibles de redresser la situation.