Une photo d'un écran de téléphone où on voit les applications TikTok, Twitter et Facebook.
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Josh Richards, un TikTokeur canadien de 19 ans, a décidé de lancer Anima Capital, une société de capital-risque dotée de 15 millions de dollars afin de devenir le premier influenceur milliardaire du monde. Créée avec Griffin Johnson et Noah Beck, deux autres vedettes de la génération Z présentes sur TikTok, et Marshall Sandman, un ancien banquier d’affaires de Goldman Sachs, la société cherche à soutenir les entreprises en démarrage dans les secteurs de la consommation, des technologies financières, de la santé et des médias.

Anima Capital se présente comme étant la première société de capital-risque ayant accès à plus de 100 millions de consommateurs engagés. Josh Richards considère ainsi ses 25 millions d’abonnés TikTok comme de potentiels clients cruciaux pour les startups.

« Nous serons en mesure de tirer parti des millions d’abonnés que nous avons et de puiser dans une nouvelle génération de clients potentiels », a-t-il ainsi affirmé à CNN Business.

Anima Capital a déjà dévoilé le nom de ses investisseurs les plus célèbres. Parmi ceux-ci on retrouverait Anthony Scaramucci, le cofondateur de Tinder, Sean Rad et l’ancien PDG de TikTok Kevin Mayer.

Un profil particulier

S’il semble étrange qu’un TikTokeur décide de faire ses pas dans le milieu de l’investissement, connaissant le profil de Josh Richards, cela devient plus clair.

La vedette des médias sociaux collectionne des vidéos de lui faisant de la musculation, des blagues ou même du playback, toutefois certaines font également allusion à son passé d’entrepreneur. Ainsi une vidéo visionnée 7,5 millions de fois le montre avec ses amis en train de danser sur une pile d’Ani, la boisson énergétique qu’ils ont lancée.

Il a également investi dans plusieurs startups. Il détient notamment une participation dans Dog for Dog, une startup soutenue par Snoop Dogg qui fait don d’un sac de nourriture à un refuge pour animaux pour chaque sac acheté. Il est également co-directeur créatif de la société de fausse fourrure UnHide d’Ellen Degeneres, copropriétaire d’Ani Energy et a lancé une société de production axée sur la génération Z avec l’acteur Mark Wahlberg.

Josh Richards est très confiant vis-à-vis du succès d’Anima Capital. Il estime que son incursion dans le capital-risque lui permettra d’atteindre son objectif de devenir milliardaire.

« Nous créons des tendances. Nous lançons des tendances. C’est ce que nous faisons, affirme-t-il. Cela va juste être une autre d’entre elles. »

Il espère également casser l’image que le public se fait des TikTokeurs et ouvrir de nouvelles voies de carrière pour les autres influenceurs.

« Beaucoup de créateurs de médias sociaux sont catalogués ou on leur dit qu’ils doivent faire croître leur compte, conclure des contrats avec des marques, essayer de devenir musicien ou acteur, rapporte-t-il. Ils sont en quelque sorte stigmatisés. Nous voulons briser cela. C’est notre raison d’être, prouver que les gens ont tort. »

Le début de la fin?

Évidemment, le fait qu’un TikTokeur se lance sur le marché du capital-risque n’est pas pour plaire à tout le monde. Jonathan Macey, professeur de finance d’entreprise à la Yale Law School estime cette tendance particulièrement effrayante. « Nous sommes en train de gamifier et de banaliser les marchés de capitaux – et les marchés de capitaux sont vraiment importants », avertit-il.

Il craint ainsi que ces nouvelles sociétés soutenues par des vedettes des médias sociaux éclipsent les bonnes entreprises. « Les entreprises bizarres deviennent des chouchous et aspirent beaucoup d’oxygène du système », prévient-il.

Jonathan Macey rappelle du même souffle qu’une startup ne se résume pas à un produit cool soutenu par un nombre important d’admirateurs sur les médias sociaux. Selon lui, les éléments qui devraient être pris en compte sont les fondamentaux tels que la gestion de la qualité, les employés et les bilans solides.

« Les gens vont se brûler. Je pense qu’il y aura beaucoup de faux pas », conclut-il.

Anima Capital n’estime pas être à l’abri des ratés, mais la société compte bien les minimiser en s’appuyant sur d’autres célébrités qui se sont lancées dans l’investissement en capital-risque.

« Nous avons appris des meilleurs. Nous faisons de notre mieux pour nous assurer que nous ne commettons pas ces premières erreurs, affirme Marshall Sandman, cofondateur d’Animal Capital. Nous nous attendons à faire des erreurs. Il s’agit de savoir comment nous gérons les inconvénients ».