Michael Sabia, ancien président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec et actuel président du conseil de la Banque d’infrastructure du Canada, est nommé sous-ministre des Finances à Ottawa.

Le bureau du premier ministre Justin Trudeau en a fait l’annonce par voie de communiqué de presse, lundi matin.

Michael Sabia entre en fonction le 14 décembre. Il vient remplacer Paul Rochon, qui avait annoncé sa démission au lendemain du dépôt de la mise à jour économique du gouvernement Trudeau dévoilant un déficit frôlant les 400 milliards de dollars (G$).

Paul Rochon devient quant à lui haut fonctionnaire auprès du Bureau du Conseil privé.

« Le premier ministre a profité de cette occasion pour remercier Paul Rochon pour son dévouement et ses services à l’égard des Canadiens, après avoir servi comme sous-ministre des Finances pendant les six dernières années », peut-on lire dans le communiqué de lundi.

Michael Sabia devient le bras droit de la ministre des Finances, Chrystia Freeland, alors qu’elle se penche sur un plan de relance économique dont le coût est estimé entre 70 à 100 G$ pour les trois prochaines années.

Il avait déjà fait part de ses idées dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien Globe and Mail au tout début de la crise de la pandémie.

« Nous avons besoin d’un plan, d’une feuille de route qui donne confiance aux Canadiens que si la situation continue de se détériorer, l’action gouvernementale est prête à être déployée », écrivait-il en anglais, le 22 mars dernier.

Il ajoutait qu’il faudrait « mettre de côté nos visions traditionnelles au sujet des déficits budgétaires ». Il notait également que le Canada a le meilleur ratio dette-PIB du G7 et qu’il fallait user de cette position enviable pour faire les investissements nécessaires.

Michael Sabia avait étalé quelques-uns des domaines prioritaires lors d’une annonce de la Banque de l’infrastructure en octobre.

Il était prévu que 10 G$ soient investis dans un plan de croissance sur trois ans pour créer des dizaines de milliers d’emplois et contribuer à la lutte contre les changements climatiques, avec des rénovations écoénergétiques et des autobus zéro émission, entre autres.

« Investir dans les infrastructures renforce notre capacité collective de créer les emplois. Investir de cette façon permet de générer la richesse sociale dont nous avons besoin pour offrir une meilleure vie aux Canadiens », disait Michael Sabia.

S’exprimant lundi matin, en conférence de presse, le premier ministre a salué le travail « remarquable » de Michael Sabia dans les derniers mois.

« Je sais que ses compétences nous seront très précieuses pendant que nous rebâtissons une économie forte et résiliente », a déclaré Justin Trudeau.

Le chef du Parti conservateur, Erin O’Toole, a pour sa part salué la carrière de Michael Sabia dans le monde des affaires. Il s’est gardé de toute critique à son endroit, mais a tout de même servi un avertissement au ministère des Finances.

« Nous ne pensons pas que ce soit le temps pour une série de projets partisans et d’expériences avec notre économie quand on a un si haut taux de chômage », a-t-il dit, précisant qu’il tiendra la ministre Freeland responsable au sein de son ministère.