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Les libéraux de Justin Trudeau ont survécu à une année électorale controversée et marquée par le scandale et ont surnagé avec un gouvernement minoritaire après le vote de lundi.

Les libéraux avaient remporté 157 sièges au moment de la rédaction, battant les 121 sièges des conservateurs d’Andrew Scheer. Le Nouveau parti démocratique de Jagmeet Singh avait remporté 24 sièges, contre 32 pour un Bloc québécois revigoré.

Le parti vert d’Elizabeth May a remporté 3 sièges, tandis que Maxime Bernier a perdu son propre siège et que son parti populaire a été exclu. Pour sa candidate indépendante Jody Wilson-Raybould conserve son siège dans la circonscription de Vancouver-Granville.

Les libéraux ont misé leur réélection sur un plan de lutte contre le changement climatique et de réduction des impôts pour la classe moyenne. Trudeau a promis d’augmenter le montant personnel de base de près de 2 000 dollars, à 15 000 dollars, pour les personnes gagnant moins de 147 000 dollars par an.

Après avoir institué une taxe sur le carbone l’an dernier, les libéraux ont promis d’augmenter le prix à la tonne et de faire en sorte que le Canada n’émette aucune émission nette d’ici 2050.

Le parti s’est également engagé à augmenter de 10% la sécurité de la vieillesse pour les personnes âgées de moins de 77 580 $ et à augmenter la prestation de survivant du Régime de pensions du Canada de 25%.

Trudeau n’a proposé aucun échéancier pour équilibrer le budget, s’engageant à maintenir le ratio de la dette fédérale au PIB sur une tendance à la baisse.

Après avoir remporté un gouvernement majoritaire en 2015 et joui d’une grande popularité pendant quelques années, les libéraux ont fait face à une controverse au cours de la seconde moitié de leur mandat. Les modifications apportées aux règles fiscales applicables aux petites entreprises en ce qui concerne le revenu passif et le fractionnement du revenu ont suscité des réactions négatives chez les médecins, les dentistes et les autres propriétaires de sociétés privées, ce qui a forcé un repli partiel de la mesure.

Le scandale de cette année entourant la réaction du gouvernement aux efforts déployés par SNC-Lavalin pour obtenir un accord de poursuite différée, ainsi que d’anciennes photos apparues en septembre de Trudeau en noir et brun, ont collé aux libéraux tout au long de la campagne.

La victoire des libéraux signifie que les propositions du budget fédéral de 2019 qui n’ont pas été légiférées feront l’objet d’une attention renouvelée.

Au cours de l’été, le gouvernement a présenté un projet de loi portant sur un certain nombre de points qui ne figuraient pas dans le projet de loi d’exécution du budget adopté en juin.

Les libéraux ont proposé une limite de 200 000 $ pour les options d’achat d’actions accordées aux employés dans les grandes entreprises imposées à un taux préférentiel. La période de commentaires sur le projet de loi a pris fin en septembre.

Le secteur des fonds s’est déjà adapté en prévision des nouvelles règles qui limitent la manière dont les FNB et les fonds communs de placement déduisent le revenu ou les gains en capital lorsque les porteurs de parts rachètent des parts.

La période de commentaires pour la législation permettant les rentes différées avancées et les rentes viagères à paiement variable a pris fin le 7 octobre, bien que des experts du secteur aient indiqué que les sociétés disposeraient de peu de temps pour produire les produits d’ici 2020 si la législation est adoptée cet automne.

D’autres propositions de budget incluses dans le projet de loi concernant les régimes de retraite individuels et les régimes enregistrés d’épargne-invalidité.

Gouverner de la gauche? 

Un gouvernement minoritaire signifie que les libéraux devront trouver le soutien d’autres partis à la Chambre des communes pour pouvoir adopter un projet de loi. Selon le décompte des sièges, les libéraux auront besoin de l’appui du NPD ou du Bloc pour obtenir une majorité des voix.

Le NPD de Singh a fait campagne pour augmenter les dépenses publiques dans des programmes tels que l’assurance-médicaments, financé par les impôts des plus fortunés. Le NPD s’est engagé à augmenter l’impôt sur les sociétés et l’impôt sur le revenu des plus hauts revenus, à relever le taux d’inclusion de l’impôt sur les gains en capital à 75% et à taxer chaque année les familles riches d’un impôt supérieur à 20 millions de dollars.

Singh a évoqué un programme universel d’assurance-médicaments et de soins dentaires, réduisant les émissions, ainsi que « l’impôt sur la super-richesse » parmi les priorités pour soutenir un gouvernement minoritaire.

Autres engagements libéraux 

Les libéraux ont fait un certain nombre de promesses de campagne en matière de logement, de fiscalité et de politique sociale. Voici quelques exemples qui pourraient avoir un impact sur vos clients:

• augmenter de 15% l’Allocation canadienne pour enfants pour les parents d’enfants de moins d’un an et exonérer à la source les prestations de maternité et parentales;

• permettre à des prêts hypothécaires d’un montant maximal de 750 000 $ d’être admissibles à la mesure incitative visant les premiers acheteurs de maison dans les marchés de l’habitation les plus chers;

• «lutter contre» les échappatoires en matière d’impôt sur les sociétés qui permettent aux entreprises de déduire leurs revenus des revenus pour réduire leurs impôts;

• imposer une taxe de luxe de 10% sur les véhicules de plus de 100 000 $;

• réduire le coût de la constitution en société fédérale de 200 $ à 50 $;

• doubler la prestation pour enfant handicapé;

• réduire de moitié l’impôt sur les sociétés pour les sociétés qui développent et fabriquent des technologies «zéro émission»; et

• instaurer un congé de 15 semaines pour les parents adoptifs.