Plusieurs avions tournant à gauche ensemble, mais l'un d'eux prend un chemin alternatif.
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Le tiers des conseillers indépendants apprécient par- dessus tout la liberté d’action que leur laisse la firme avec laquelle ils travaillent, révèle le sondage mené dans le cadre du Top 10 des cabinets multidisciplinaires.

«J’aime ma firme, car je n’ai jamais de pression, j’ai une entière liberté et elle me fait confiance au niveau de l’éthique», affirme un des sondés. «J’ai une véritable liberté d’action et n’ai pas de pression pour vendre un produit ou un autre», dit un autre.

Pour Gino-Sébastian Savard, président de MICA Cabinets de services financiers, cela est tout à fait naturel. «L’indépendance est un sentiment très fort chez l’être humain. Pour un conseiller, c’est important de sentir qu’il est libre, qu’il développe sa clientèle pour lui et non pour une organisation à titre d’employé», dit-il. Cela est d’autant plus vrai qu’un conseiller est davantage un entrepreneur qu’un travailleur autonome, souligne-t-il.

Comment les conseillers évaluent-ils leur cabinet ? : Consultez le tableau du Top 10 des cabinets multidisciplinaires

Sylvain De Champlain, président de De Champlain Groupe financier, poursuit dans cet ordre d’idée : «Quand on pense comme un entrepreneur, on aime aller où on veut. On connaît le marché, les bons gestionnaires de portefeuille et les bons produits, que ce soit en assurance ou en investissement. On ne veut pas être obligé d’en vendre certains».

Pour les conseillers indépendants, il est très important de pouvoir vendre le produit que l’on veut. Selon Gino-Sébastian Savard, c’est certainement la raison principale pour laquelle les conseillers quittent un «réseau carrière» pour se lancer à leur compte.

La rémunération et le fait que le conseiller est propriétaire du bloc de clients sont d’autres arguments en faveur des cabinets indépendants.

«Le revenu moyen dans le réseau indépendant est plus élevé dans le réseau carrière, car le conseiller a souvent plus d’expérience. De plus, dans un réseau carrière, habituellement ta clientèle ne t’appartient pas. Quand tu pars à la retraite, tu peux obtenir une compensation dans certains cas. Toutefois, cela n’est pas comparable à ce qui se produit dans un réseau indépendant, où tu développes ton bloc de clients dans la perspective de pouvoir le vendre un jour ou le transférer à tes enfants», souligne Gino-Sébastian Savard.

Le coût du marketing

Cela dit, dans un réseau carrière, les conseillers sont habituellement moins bien payés, mais ils bénéficient de différents services, notamment en matière de marketing. Par exemple, leurs institutions ont les moyens de faire de la publicité à grande échelle, un point que certains répondants au sondage reprochent aux cabinets indépendants. En effet, bon nombre de conseillers estiment que leur firme devrait améliorer sa visibilité auprès du public.

«Il y a un coût rattaché à cela, réagit Sylvain De Champlain. Si tu es indépendant, tu ne peux pas avoir d’aussi grandes attentes vis-à-vis de ta firme que dans un réseau carrière. Si tu te considères comme un entrepreneur et non comme un vendeur, c’est à toi de t’occuper de ton image.»

«C’est la poule ou l’oeuf, ajoute Gino-Sébastian Savard. Une notoriété grand public, ça coûte de l’argent. Donc, est-ce que je sacrifie une partie de ma rémunération pour qu’ensemble, on fasse de la publicité ? J’en ai parlé à mon réseau, et les conseillers ne trouvaient pas cela assez important pour sacrifier une partie de leur salaire.»

Bon soutien, mais technologie déficiente

Les conseillers sont généralement très satisfaits du soutien que leur offre leur firme. La plupart soulignent le «côté très humain» de leur firme, ainsi que son «souci de proximité». «L’équipe mise à notre disposition pour travailler des plans financiers est composée de bonnes personnes», affirme un sondé.

Pour Gino-Sébastian Savard, il est tout à fait normal que les conseillers recherchent un soutien personnalisé. «Un conseiller, c’est un vendeur qui est axé sur l’humain et sur la relation», dit-il. Selon lui, il est donc naturel qu’il recherche la même chose chez le cabinet qui va l’aider.

«Le rôle de mon cabinet est de soutenir les conseillers ; ce sont mes clients. Je veux leur donner le meilleur soutien, les aider à atteindre leur plein potentiel et à développer leur entreprise au maximum de leurs capacités», ajoute le président de MICA.

Si la majorité des conseillers sont satisfaits de leurs firmes, ils évoquent tout de même certaines lacunes. L’un des éléments qui revient le plus souvent est la technologie. Les conseillers sondés jugent que leur firme devrait améliorer «la technologie, notamment les logiciels pour le suivi de la clientèle pour les fonds», ainsi que la «vente de produits de placement en ligne, incluant la signature électronique». Beaucoup soulignent que «leur site internet n’est pas au goût du jour» et que leur firme «pourrait faire mieux».

De son côté, Gino-Sébastian Savard fait ressortir que les cabinets multidisciplinaires ne cessent de développer leurs outils technologiques pour faciliter le travail de leurs conseillers. Chez MICA, le portail, en ligne depuis deux ans, comprend de plus en plus de fonctions qui facilitent les opérations, les transactions et les communications, aussi bien entre le cabinet et les conseillers qu’entre ceux-ci et leurs clients. Il admet cependant qu’il n’est pas facile de suivre l’évolution rapide de la technologie.