Daprès les conseillers, l’échéancier prévu par un client pour l’achat d’une maison devrait être le premier élément à considérer quand on décide des façons d’investir dans un compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP). Le client devrait également tenir compte de la diversification offerte par bon nombre de ­FNB.

Si le client qui détient le ­CELIAPP envisage d’acheter une maison à court terme ou quelques années après l’ouverture du compte, il serait bien avisé de n’investir que dans des produits sûrs et liquides.

Les clients qui recherchent activement une maison « ne devraient prendre vraiment aucun risque » dans leur CELIAPP, dit ­Aaron ­Hector, conseiller en gestion de patrimoine à ­CWB ­Wealth, à Calgary.

Les détenteurs de ­CELIAPP bénéficient déjà d’une déduction fiscale sur les cotisations qu’ils y versent et d’un retrait en exonération d’impôt lors de l’achat d’une propriété admissible. Pour les détenteurs de ­CELIAPP qui envisagent d’acheter une maison à courte échéance, la croissance du compte est d’une importance secondaire pour assurer que les fonds épargnés en vue d’un versement initial soient disponibles lorsqu’ils sont prêts à acheter.

« ­Si la maison de vos rêves se présente sur le marché et que vous avez besoin de votre capital, vous ne voulez pas vous retrouver tout à coup dans une situation où le marché a baissé de 20 % et où vous vendez à perte », affirme Aaron ­Hector.

Les détenteurs d’un ­CELIAPP ayant un échéancier plus court devraient penser à investir dans des certificats de placement garanti (CPG) remboursables, dans des ­FNB de comptes d’épargne à taux d’intérêt élevé ou dans d’autres produits de ­quasi-espèces qui sont liquides.

Erik ­Wachman , représentant en épargne collective à Gestion de patrimoine ­CI ­Assante, à Mississauga, en Ontario, indique que certains de ces placements d’épargne à taux d’intérêt élevé versent environ 5 % d’intérêt net, « ce qui n’est pas négligeable ».

« ­Si votre délai est court et que vous recherchez une propriété, c’est vraiment la seule approche que je choisirais », ­poursuit-il.

Toutefois, si un client prévoit l’achat d’une propriété dans un délai plus long – entre cinq et quinze ans, soit la période de participation maximale à un ­CELIAPP – il peut envisager de placer une partie de ses actifs dans des investissements plus risqués afin de mieux tirer parti du retrait exonéré d’impôt sur ces nouveaux comptes.

« ­Si l’achat d’une maison n’est pas du tout au programme et que vous disposez potentiellement de plus de dix ans [avant un achat prévu], vous pourriez probablement vous permettre une part raisonnable de titres de croissance dans le portefeuille de placement », remarque ­Aaron ­Hector.

Selon ­Naveed ­Mohammed, conseiller en placement à BMO ­Nesbitt ­Burns, à ­Toronto, les clients trouveraient sans doute difficile de bâtir un portefeuille de ­CELIAPP en utilisant des actions individuelles.

« ­Le plafond d’actif est plus bas [dans le ­CELIAPP], vous ne pouvez donc pas obtenir une diversification suffisante, ­prévient-il. Selon moi, les différents types de fonds de mise en commun seront probablement la meilleure solution dans ces comptes. » Les clients devraient éviter aussi certains placements, comme les fonds de placements non traditionnels, qui peuvent avoir une liquidité limitée, dit-il.

Par contre, ­Naveed ­Mohammed recommande que les clients désireux d’inclure la croissance dans leur portefeuille de ­CELIAPP considèrent des fonds à large base, tels que les ­FNB qui suivent le S&P 500 ou l’indice composite S&P/TSX.

Un fonds à date cible représente une autre possibilité d’investissement pour les détenteurs de CELIAPP qui disposent d’un horizon plus long, ajoute ­Naveed Mohammed : « C’est en fait un moyen assez facile [d’investir dans un ­CELIAPP] parce que le risque décroît automatiquement dans ce portefeuille, tant que le fonds est relativement liquide, et la plupart de ces produits le sont. »

À mesure que la date d’achat d’une maison se rapproche pour le client, ­celui-ci devrait commencer à réduire le risque, conseille ­Naveed ­Mohammed. Il suggère les ­FNB de dividendes mondiaux, qui « offrent des rendements vraiment réguliers sur une période de temps, avec une volatilité un peu plus faible ».

Enfin, lorsque l’achat est proche pour le client, ­celui-ci peut envisager de se tourner vers un produit du marché monétaire, selon ­Naveed ­Mohammed.

Même les clients ayant une bonne tolérance au risque et un horizon plus long devraient se constituer une provision dans leur portefeuille de ­CELIAPP, souligne ­Erik Wachman, car il n’est pas rare que des clients n’ayant pas de projet à court terme pour l’achat d’une maison changent d’avis et accélèrent la prise de décision en vue de cet achat.

Par rapport à tous les comptes enregistrés, le ­CELIAPP est celui qui présente « le plus de variabilité quant au moment où vous pensez retirer le capital », estime ­Erik ­Wachman. « Que ce soit en raison de votre situation personnelle, votre emploi, votre conjoint, votre enfant, la conjoncture du marché, si les taux d’intérêt commencent à monter encore plus ou que les prix [des maisons] commencent à baisser, tout cela change ­peut-être la possibilité [d’acheter] un peu plus tôt. »

Pour les clients qui ouvrent un ­CELIAPP sans avoir l’intention d’acheter une maison, une approche plus audacieuse de l’investissement peut être appropriée si elle convient à leur profil de risque et à leur plan financier global. Les actifs détenus dans un ­CELIAPP et non utilisés pour l’achat d’une maison peuvent être transférés dans un régime enregistré d’­épargne-retraite (REER), sans incidence fiscale, ou encore être retirés en tant que revenu imposable.

Pour un client « qui utilise [le ­CELIAPP] comme un autre moyen d’obtenir des possibilités de [cotisations] supplémentaires au ­REER, il serait intéressant de reproduire la même approche dans son ­REER et dans son CELIAPP », suggère ­Aaron ­Hector.