Aux yeux de l’ex-chef du FBI, Jim Comey, les procureurs américains qui intentent des poursuites à la condition d’être sûrs de les gagner font partie du Chickenshit Club («club des poules mouillées»).

Leur hyper-prudence expliquerait pourquoi, depuis une quinzaine d’années, les scandales financiers se concluent aux États-Unis par des règlements hors cours et des amendes payées par l’entreprise, et non plus par des peines de prison.

Journaliste de métier, Jesse Eisinger décrit très minutieusement (parfois trop !) des montages financiers qui auraient pu aboutir à des poursuites criminelles.

Par exemple, lors de la crise de 2008, des institutions financières fautives s’en sont tirées avec des amendes. Mais aurait-il fallu, comme le pense Jesse Eisinger, jeter leurs dirigeants en prison ? Sont-ils les uniques responsables de décisions où interviennent les demandes d’actionnaires voraces ?

Au début des années 2000, les poursuites judiciaires lancées dans la foulée du scandale Enron ont causé la faillite d’Arthur Anderson et la perte de 18 000 emplois. Était-ce une meilleure solution que des amendes, tout de même salées ?

Jesse Eisinger, The Chickenshit Club : Why the Justice Department Fails to Prosecute Executives, New York, Simon & Schuster, 2017, 377 p.