Portrait de Mark Carney à l’extérieur, vêtu d’une veste sombre et d’une chemise blanche. En arrière-plan, un drapeau canadien flotte devant un bâtiment en brique rouge entouré de verdure. L’image reflète un message institutionnel ou patriotique.
Prime Minister of Canada / CC BY 3.0

Le gouvernement fédéral devra prendre des « décisions difficiles » dans son prochain budget fédéral, a prévenu le premier ministre Mark Carney, qui a aussi promis des changements ambitieux, notamment l’intention du gouvernement de doubler les exportations hors-États-Unis pendant la prochaine décennie.

Mark Carney a pris la parole mercredi soir devant des étudiants de l’Université d’Ottawa pour énoncer les grandes lignes du budget fédéral qui sera présenté le 4 novembre. Il s’agira du premier budget de l’ère Carney, après trois mandats de Justin Trudeau.

Le premier ministre a affirmé que les Canadiens se trouvaient dans un « moment charnière » et qu’ils devaient « changer certaines de (leurs) façons de faire, sans changer (qui ils sont) ».

« Cela exigera certains sacrifices et cela prendra du temps, a expliqué le premier ministre. Et lorsque nous devrons faire des choix difficiles, nous le ferons avec réflexion et transparence. »

Pour ce faire, il a signalé que le gouvernement avait l’intention de « réduire les dépenses inutiles » et de « faire plus avec moins ». Son gouvernement a l’intention d’équilibrer le « déficit de fonctionnement » en trois ans.

« Au cours de la dernière décennie, les dépenses fédérales ont augmenté de plus de 7 % sur un an. Nos dépenses ont dépassé la croissance de notre économie. Notre nouveau gouvernement change donc cela », a-t-il expliqué.

Selon lui, son gouvernement a déjà trouvé « près de 500 nouvelles façons de rationaliser les services gouvernementaux, éliminer les dédoublements et réduire les coûts ».

« Ce budget va protéger les programmes essentiels qui donnent à chaque Canadien une vraie chance d’avancer », a-t-il toutefois ajouté.

Se détourner des États-Unis

Le premier ministre Carney a insisté pour dire que le Canada traversait une période de transformations profondes influencées notamment par les décisions du président américain Donald Trump, un grand partisan des droits de douane.

Pour remédier à la situation, Mark Carney a l’intention de doubler les exportations hors des États-Unis dans la prochaine décennie.

Selon lui, cela générerait 300 milliards $ supplémentaires pour le commerce.

« Nous devons prendre soin de nous, car nous ne pouvons pas nous fier à un partenaire étranger », a-t-il soutenu.

Le premier ministre a aussi réitéré que son gouvernement présenterait une « stratégie de compétitivité climatique », qui sera concentrée davantage sur les « résultats que sur les objectifs ».

« Sur les investissements plutôt que sur les interdictions », a-t-il précisé.

Plus tard cette semaine, Mark Carney se rendra en Asie pour participer à des sommets économiques, qui auront lieu dans les jours précédant le dépôt du budget.

Un plan en immigration

Mark Carney a aussi annoncé qu’il dévoilera dans le prochain budget son plan en immigration pour que les niveaux « correspondent aux besoins et à la capacité » du Canada.

Le premier ministre a indiqué que le nouveau plan viserait à améliorer les choses « pour les nouveaux arrivants, pour tout le monde ».

Ottawa est tenu de déposer, chaque automne, une telle feuille de route qui comprend des cibles chiffrées. Habituellement, le plan se tient sur trois ans et établit combien de nouveaux arrivants se verront accorder la résidence permanente canadienne pour la première année, en plus de fixer le seuil envisagé pour les deux autres.

Des cibles sont normalement énumérées pour chacun des différents programmes d’immigration, qu’il s’agisse d’immigration catégorisée comme étant économique ou de l’accueil de réfugiés, par exemple.

Le plan pluriannuel est habituellement déposé avant le 1er novembre, mais pareille date sera un samedi cette année.

Dans leur plateforme électorale, les libéraux de Mark Carney ont promis de « stabiliser les admissions de résidents permanents à moins de 1 % de la population canadienne chaque année au-delà de 2027 ».

D’ici à 2027, les derniers niveaux annoncés en 2024 par le prédécesseur de Mark Carney, Justin Trudeau, se situent déjà sous cette barre, avec une cible de 395 000 admissions en 2025, 380 000 en 2026 et 365 000 en 2027.