Un homme d'affaire qui hésite entre deux chemins dont un mène aux ténèbres et l'autre à la lumière
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C’est d’ailleurs ce que nous avions recommandé en juin 2019, bien qu’à cette époque le taux variable était légèrement plus élevé que le taux fixe!

Est-il toujours de mise d’opter pour un taux variable?

Tout d’abord, quelques notions d’économie. La récession de 2020 a été cinq fois plus importante que les récessions moyennes survenues depuis la Deuxième Guerre mondiale. Nous avons évoqué longuement dans nos précédentes chroniques l’intervention massive effectuée par les banques centrales et les gouvernements depuis un an à travers le monde et qui a fait en sorte de limité la durée la récente récession, qui s’est au final révélée très courte. La reprise économique paraît solide et avec la vaccination qui est en cours, on peut prévoir que la croissance économique demeurera robuste.

Tous les yeux sont donc maintenant tournés vers les banques centrales afin de voir dans quelle mesure leur politique monétaire accommodante sera modifiée dans un proche avenir. Pour le moment, le message lancé par les gouverneurs des banques centrales est qu’une augmentation des taux n’est pas prévue, du moins pas avant 2023.

C’est d’ailleurs le discours tenu par le gouverneur de la Banque du Canada (BdC), Tiff Macklem. Autre élément à considérer, c’est qu’il n’a pas davantage senti le besoin d’effectuer une dernière baisse de 0.25% du taux directeur pour le mettre à 0.  Dans le même ordre d’idée, le chef de la Réserve fédérale des États-Unis (Fed), Jerome Powell, va dans le même sens que Tiff Macklem, à l’effet qu’ils seraient tous deux prêts à tolérer une inflation allant au-delà de 2% avant d’apporter des modifications à leur politique monétaire accommodante respective. Bien que ceci n’ait pas été aussi clairement exprimé. Nous sommes d’ailleurs d’avis que les taux directeurs ne devraient pas croître avant 2025.

Tout le monde est témoin de l’inflation qui affecte le secteur de l’alimentation. Par contre, la baisse du coût de l’énergie compense amplement. Il nous apparaît évident que nous serons sans doute confrontés à une inflation technique en avril, jusqu’en juin. Cela s’explique par le fait que les prix seront alors comparés à ceux qui avaient cours pendant la période de confinement de l’année dernière.

Déjà, le marché obligataire a commencé à réagir. Le taux obligataire 5 ans a augmenté du creux de 0,323 % où il s’était enfoncé le 3 août, pour atteindre maintenant 0,498 %. Cette augmentation de 17.5 points de base représente équivaut quand même à une croissance de plus de 50 % depuis le creux signalé. Il ne serait pas surprenant de voir le marché obligataire continuer d’anticiper des taux plus haut.

Notons toutefois qu’une reprise économique trop forte peut entraîner de l’inflation, dans la mesure où les banques centrales pourraient réagir fortement et augmenter le taux directeur, ce qui nous apparaîtrait comme « une erreur de politique monétaire ». Il s’agit d’un risque réel qu’il ne faut pas négliger. D’ailleurs, il est bon de rappeler que le contexte actuel, en raison du filet de sécurité précédemment évoqué depuis la crise financière, est interprété par le marché des actions comme un contexte avec « 0 risque ». Une situation qui nous amène d’ailleurs à constater  depuis la reprise des marchés boursiers que des investisseurs inexpérimentés prennent des risques inédits. Une telle situation pourrait amener la Fed évaluer la pertinence de modifier sa politique monétaire pour éviter une bulle dans le marché boursier. Un tel scénario fait en sorte que les taux obligataires continuent leur ascension.

Ce contexte nous amène donc à croire que les taux hypothécaires fixes ont atteint leur plancher. Ils sont présentement, pour les taux fixes 5 ans, entre 1,59 % et 1,89 %. En comparaison, les taux hypothécaires variables se situent environ 10 points de base de moins.

Considérant que le maximum de baisse possible du taux variable est 25 points de base et qu’une telle situation n’est envisageable que dans le cas où des variants de la COVID-19 amenuisent l’efficacité de la campagne de vaccination actuelle – un scénario dont la probabilité nous semble faible –, pourquoi prendre la chance de voir le taux variable surpasser le taux fixe actuellement négociable pour un terme de 5 ans? Même dans le cas où le taux directeur augmenterait en 2025, une personne qui choisit maintenant le taux variable a de fortes chances de devoir payer plus dans les 2 dernières années de son terme.

On constate aisément que la différence de 0.10% entre le taux variable et le taux fixe ne justifie aucunement ce risque. Nous recommandons ainsi de profiter du contexte et de fixer le taux hypothécaire au plus bas taux historique.

Ceci étant dit, il ne faudrait toutefois pas oublier l’un des avantages importants associés au taux variable : la pénalité liée au remboursement est habituellement limitée à seulement 3 mois d’intérêts. Ceci correspond à 37.5 points de base pour une hypothèque de 1,50 % et s’avère considérablement moins cher que pour une hypothèque à taux fixe. Ainsi, advenant un changement important de la situation personnelle d’un client, celui-ci pourra facilement l’absorber pour mettre fin à ses paiements. Une telle stratégie pourrait être envisagée dans le cas d’un client qui n’est pas certain de devoir conserver son hypothèque pour toute la durée du terme de 5 ans.

Faites donc appel à un courtier hypothécaire afin de vous assurer que votre client bénéficie du meilleur programme disponible sur le marché.

La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande part … Il est donc primordial de confier l’analyse de celle-ci à un professionnel objectif qui saura bien guider votre client et s’assurer que celui-ci en saisit bien la valeur. Après tout, la gestion du passif en soi n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?