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Depuis le début de l’année, les créations nettes des fonds négociés en Bourse (FNB) sont très impressionnantes. Celles-ci s’élèvent ainsi à 17,9 milliards de dollars (G$), d’après une compilation de Banque Nationale Marchés financiers. Et bien que le mois d’avril soit le deuxième mois de baisse consécutives, ses 4,5 G$ de créations nettes restent considérables.

Il était effectivement difficile de concurrencer les 5,8 G$ de créations nettes de février. Mais le résultat du mois d’avril est tout de même très proche des 4,7 G$ du mois de mars et nettement supérieur aux 655 M$ de l’an passé.

Contrairement au mois de mars, où les actions américaines et internationales étaient sur le devant de la scène, les actions canadiennes sont revenues au premier plan en avril. En effet, parmi les flux entrants, 45 % provenaient des actions et 73 % de ces 45 % des actions canadiennes, soit 1,4 G$. Les FNB d’actions de marchés larges (ZCN, HXCN, XIC, XIU) font tous partie du palmarès des meilleures créations nettes du mois. Le BMO S&P/TSX Capped Composite Index ETF (ZCN) a ainsi enregistré 1,08 G$ de créations nettes ce mois-ci. Il est deuxième du palmarès, juste derrière le BMO MSCI USA ESG Leaders Index ETF et ses 1,13 G$ de créations nettes, d’après Banque Nationale Marchés financiers.

La catégorie d’actifs des actions domine les flux d’entrée depuis le début de l’année, absorbant près de 60 % des apports nets de l’année jusqu’à présent. Les actions pondérées en fonction de la capitalisation boursière, les actions sectorielles (technologie et finances) et les actions thématiques (ESG et innovation perturbatrice) ont alimenté l’essentiel de l’activité de création.

Les FNB de cryptomonnaie, qui n’en sont pourtant qu’à leurs débuts, ont enregistré à eux seuls des créations nettes de plus de 1,3 G$ en avril, portant le total des actifs de la catégorie à plus de 2,5 G$.

Les FNB de titres à revenu fixe ont fait deux fois moins bien que les FNB d’actions canadiennes. Ils ont enregistré des créations nettes de 717 M$ en avril. Les entrées dans les produits d’obligations globales et d’obligations d’État ont été compensées par les sorties des FNB d’obligations alternatives et d’obligations à long terme. Les investisseurs ont déployé des liquidités dans d’autres secteurs du marché afin de prendre davantage de risques en attendant que les marchés financiers se stabilisent. Depuis le début 2021, les FNB de titres à revenu fixes affichent des créations nettes de 2,7 G$.

Les FNB de matières premières ont enregistré des rachats nets en avril et, depuis le début de 2021, des créations nettes de 187 M$.

Du côté des rachats nets, les investisseurs se détournent des marchés émergents (HXEM, ZEM) en raison des craintes d’une nouvelle vague de pandémie. Les FNB à faible volatilité ont encore enregistré des sorties nettes, comme c’est le cas depuis le printemps de l’année dernière lorsque les marchés boursiers ont repris du poil de la bête.

La demande de FNB d’actions, de FNB d’obligations et de FNB d’allocation d’actifs sur les marchés larges a entraîné des entrées de fonds considérables chez les trois principaux fournisseurs de FNB. En tête du classement en avril, RBC iShares, BMO et Vanguard occupent les trois premières places du classement avec des créations nettes de respectivement 868 M$, 690 M$ et 733 M$, selon les données de Banque Nationale Marchés des capitaux.

Un nouveau fournisseur, 3iQ, est entré en lice avec un FNB bitcoin, qui a immédiatement attiré 749 M$. En tout, on compte désormais 40 fournisseurs de FNB.

On compte 21 lancements de FNB en avril, dont 14 étaient des fonds de cryptomonnaies, tandis que le reste des stratégies vont de l’ESG à la technologie, en passant par les secteurs de la santé, le thème de l’innovation spatiale et les revenus fixes.