Une photo du bâtiment de la Banque du Canada.
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Si les conditions s’améliorent rapidement, le choc économique devrait être « soudain et marqué, mais relativement court », et suivi d’un fort rebond pour la plupart des secteurs de l’économie, mais pas tous.

Un scénario plus grave verrait probablement un « nombre considérable » d’entreprises fermer pour de bon et de plus longues périodes de chômage, alors que les travailleurs seraient à la recherche de nouveaux emplois.

Un plus long ralentissement signifierait également que les ménages, les entreprises et les gouvernements pourraient avoir une dette plus élevée au moment où la reprise aurait lieu.

Quel que soit le scénario, toutes les possibilités suggèrent que « le ralentissement à court terme sera le plus prononcé jamais enregistré », indique la banque dans son Rapport sur la politique monétaire.

Des données préliminaires publiées mercredi par Statistique Canada ont montré que l’activité économique s’était effondrée en mars et que la contraction du produit intérieur brut (PIB) pourrait avoir atteint le niveau record de 9,0 %.

« Les perspectives dépendent grandement de la durée des mesures de confinement et de la façon dont les ménages et les entreprises s’adaptent », a affirmé le gouverneur de la banque centrale, Stephen Poloz, dans le texte de son discours d’ouverture pour une téléconférence matinale.

Il a ajouté qu’« un assouplissement monétaire considérable (serait) nécessaire pour préparer le terrain en vue de la reprise économique qui va suivre la période de confinement ».

Le Rapport sur la politique monétaire était le dernier auquel Stephen Poloz devait participer, son mandat à la tête de la banque centrale devant prendre fin le 2 juin. Il avait contribué à la préparation du tout premier rapport sur la politique monétaire, publié il y a 25 ans. « J’aurais souhaité que les circonstances soient plus favorables », a-t-il observé.

Soutenir le système financier canadien

La banque centrale a également annoncé de nouvelles mesures pour soutenir davantage le système financier canadien.

Tout en se félicitant que le dollar canadien se soit moins déprécié que d’autres monnaies depuis le mois de janvier, la banque a prévenu que « la reprise économique mondiale, lorsqu’elle viendra, pourrait être prolongée et inégale ».

La banque centrale croit que le niveau de l’activité économique réelle au pays a diminué de 1 à 3 % au premier trimestre de 2020, et qu’il sera de 15 à 30 % plus bas au deuxième trimestre qu’au quatrième trimestre de 2019.

L’inflation mesurée par l’IPC devrait avoisiner 0 % au deuxième trimestre de 2020, ce qui s’expliquerait surtout par les effets transitoires de la baisse des prix de l’essence.

La Banque du Canada a annoncé mercredi qu’elle continuera d’acheter au moins 5 milliards de dollars (G$) de titres du gouvernement du Canada par semaine sur le marché secondaire, et qu’elle augmentera le niveau des achats au besoin pour maintenir le bon fonctionnement du marché des obligations d’État.

De plus, elle augmente temporairement la quantité de bons du Trésor qu’elle acquiert aux adjudications pour la porter à 40 %, et ce, dès maintenant.

La Banque a aussi annoncé l’élaboration d’un nouveau Programme d’achat d’obligations provinciales d’une taille maximale de 50 G$, pour compléter son Programme d’achat de titres provinciaux sur les marchés monétaires.

Elle a également annoncé un nouveau Programme d’achat d’obligations de sociétés, dans le cadre duquel elle achètera jusqu’à un total de 10 milliards $ d’obligations de sociétés de qualité sur le marché secondaire.