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Cette technologie, aussi appelée technologie des registres distribués, permet de faciliter plusieurs types de transactions et même d’en réduire le coût. Elle crée un registre virtuel qui est partagé instantanément entre de nombreux ordinateurs partout dans le monde et permet de valider des transactions de façon décentralisée. Plusieurs banques centrales s’y intéressent donc de très près.

Que deviennent les cryptomonnaies

Après avoir atteint les 20 000 $ américains ($ US) en décembre dernier, la valeur du bitcoin oscille autour des 7 000 $ US. Malgré cela, les cryptomonnaies continuent d’évoluer rapidement, il en existe maintenant plus de 1 600 en circulation soit dix fois plus que le nombre de monnaies nationales.

Si les gains les plus importants ont probablement déjà été réalisés, le Mouvement Desjardins estime que d’autres gains importants sont peut-être à prévoir dans le futur car les cryptomonnaies vont se faire de plus en plus rares.

Actuellement 17 millions de bitcoins sont en circulation, mais plus le temps avance plus il est difficile de miner des bitcoins. Pour le moment, seulement 12,5 bitcoins toutes les dix minutes s’ajoutent au nombre déjà existant de bitcoins. Dans deux ans environ, ce rythme devrait être deux fois plus lent et l’offre devrait plafonner à 21 millions de bitcoins, selon Desjardins.

Si cette rareté programmée pourrait laisser entrevoir d’autres gains importants, ceux-ci dépendront de la demande puisque c’est celle-ci qui influence la valeur du bitcoin.

Plusieurs bémols viennent cependant assombrir cette possible demande : comme la volatilité de cette monnaie, l’incertitude quant à ses possibles rendements futurs et surtout l’absence de cadre juridique et de mécanismes de protection. Les utilisateurs craignent des piratages de plateformes ou de possibles manipulations de prix contre lesquels il est très difficile de se protéger.

Les cryptomonnaies sont aussi soumises à d’autres facteurs qui peuvent les rendre moins attractives. Ainsi, encore peu de commerce accepte les paiements en cryptomonnaies et même à cela les frais de transaction sont plutôt élevés. Pour prioriser une transaction, il faut payer plus cher et ce prix dépend énormément de l’achalandage, ainsi une forte hausse de frais a été observée en décembre dernier.

Un besoin d’énergie considérable

En plus de leur volatilité, les cryptomonnaies demandent un besoin en énergie considérable. Si tous les modes de paiements électroniques consomment également de l’énergie, sur le réseau bitcoin, cette consommation est estimée à près de 1000 kilowattheures, soit environ de quoi faire fonctionner une plinthe chauffante de 1500 watts pendant presque un mois, selon les chiffres rapportés par Desjardins.

Comme autre comparatif, les réseaux Bitcoin et Ethereum, a eux deux, consommeraient l’équivalent en électricité d’un pays comme la Belgique. Hydro-Québec a demandé au gouvernement d’imposer des tarifs «dissuasifs» aux fermes de cryptomonnaies attirées par les faibles coûts d’électricité au Québec.

Comment les considérer?

Si les cryptomonnaies ont rapidement été apparentées aux monnaies, elles n’en ont pas les caractéristiques requises.

« Une monnaie doit pouvoir être utilisée comme unité de compte, c’est-à-dire comme point de référence pour exprimer les prix de tous les biens et les services. Elle doit aussi pouvoir être utilisée comme réserve de valeur et comme moyen de transactions. La forte volatilité du cours du bitcoin et de ses semblables réduit leur utilité en tant qu’unité de compte. Il serait trop difficile de suivre l’évolution dans le temps des prix des biens et des services. Leur forte volatilité les empêche aussi de les considérer comme réserve de valeur », explique l’étude de Desjardins.

Le gouverneur de la Banque du Canada a même proposé de modifier le nom des cryptomonnaies car celles-ci s’apparentent, selon lui, davantage à un jeu d’argent qu’à une quelconque forme de monnaie.

« On peut peut-être tout au plus dire qu’acheter ces instruments, c’est acquérir des risques, ce qui revient à dire qu’investir dans ces instruments s’apparente davantage à un jeu d’argent. »

Une technologie intéressante

Malgré ces points faibles, le développement de nombreuses applications ouvre la voie à des utilisations à plus grande échelle. La Bourse d’Australie a, par exemple, déjà annoncé vouloir utiliser cette technologie pour remplacer dans quelques années sa plateforme d’échange actuelle.

Les monnaies actuelles pourraient également s’échanger sur des réseaux qui s’inspireraient de la technologie de la cryptomonnaie. Plusieurs banques centrales réfléchissent déjà à cette possible application. Cela pourrait même être un substitut à l’utilisation de l’argent comptant.

Ainsi les cryptomonnaies auraient servi d’expérience pour les futures technologies qui s’en inspireraient. Évidemment plusieurs détails sont encore à régler comme les coûts et les économies qui découleraient de ces technologies et la façon de les encadrer.