Conseillers-robots : le marché canadien sera marqué par une croissance robuste
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Le marché canadien des services consultatifs financiers en ligne, celui des conseillers-robots, évolue rapidement, stimulé par l’adoption de nouveaux services axés sur la technologie par un nombre croissant d’entreprises de services financiers traditionnels, comme les banques et les gestionnaires d’actifs, indique un nouveau rapport de la firme de recherche Celent, de Boston.

Bien que le phénomène des conseillers-robots en soit encore à ses balbutiements au Canada, il se développe rapidement. « D’abord sceptiques, les banques et les gestionnaires d’actifs se réveillent devant la menace posée par les conseillers en ligne offrant aux investisseurs des services transparents et à faibles coûts », lit-on dans le rapport, intitulé Thawing Market: The Growth of Robo Advice in Canada.

Le fait que des joueurs de la stature de BMO proposent dorénavant un service numérique de gestion de portefeuille à leur clientèle accentue la pression sur les startups pour les amener à « élargir leur offre au-delà du traditionnel service automatisé de gestion de portefeuille », suggère le rapport. Pour les firmes déjà présentes sur le marché, cela pourrait se traduire par de nouvelles innovations impliquant une offre de services plus sophistique et l’adoption de modèles d’affaires différents.

Par ailleurs, le rapport indique que d’autres entreprises de services financiers traditionnels suivront probablement l’exemple de BMO « puisque les conditions démographiques et réglementaires semblent vouloir évoluer de manière à favoriser l’adoption des technologies financières par les banques, les gestionnaires d’actifs et les assureurs ».

Bien que le modèle d’affaires sur lequel repose une offre de service numérique de gestion de portefeuille ne semble pas, de prime abord, pouvoir générer une grande profitabilité pour les joueurs traditionnels de l’industrie financière, le rapport affirme qu’il n’en est pas moins attrayant. On y écrit que la diversification de la clientèle devrait générer un niveau suffisant de recettes pour permettre aux institutions de réduire différents frais, notamment en matière de ressources humaines. De même, l’adoption de solutions numériques par un nombre croissant d’utilisateurs devrait générer des analyses comportementales plus justes qui se traduiront par le développement d’une offre mieux adaptée, offerte par l’entremise d’une segmentation plus représentative de la réalité.

Jusqu’ici, les grandes banques canadiennes se sont montrées prudentes face à l’innovation digitale et même plutôt lente à adopter de nouveaux services soutenus par la technologie, en raison principalement de leur position de force sur le marché, note le rapport. Toutefois, on y indique que cette domination n’est aucunement garantie.

« Les investisseurs canadiens sont fatigués de surpayer pour des conseils en investissement et les conseillers-robots sont les interlocuteurs de l’ère numérique. La question n’est de savoir si l’industrie de la gestion de patrimoine, qui semble être figée dans le temps, dégèlera, mais plutôt, à quelle vitesse le fera », conclut le rapport.