Un homme en costume avec une loupe posé contre l'oeil gauche.
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Dans une transaction complexe, Great-West cède certaines activités d’assurance-vie individuelle et de rentes aux États-Unis à une entreprise associée à l’assureur-vie japonais Dai-iChi Life.

Son action flanche de 4,1%, en fin d’après-midi, ce qui s’ajoute à la chute de 19,7% en 2018.

L’assureur de la famille Desmarais récoltera environ 530 millions de capitaux excédentaires de cette vente, mais le prix obtenu est 93 millions de dollars inférieur (par 0,09$ par action) à la valeur comptable des actifs cédés. Des frais de transactions de 0,08$ par action seront aussi comptabilisés.

Bien que Great-West vende des activités gourmandes en capital et en perte de vitesse, comme le veut sa stratégie, les investisseurs craignent que l’assureur-vie redéploie ce pactole dans l’achat imminent d’un gestionnaire de portefeuille dans le but de rentabiliser sa filiale américaine Putnam Investments, explique Gabriel Dechaine, de la Financière Banque Nationale.

La vente d’actifs ravive des rumeurs à cet effet qui circulaient depuis un bon moment puisque Great-West n’avait pas besoin de capitaux frais.

M. Dechaine rappelle aussi qu’en 2007 la vente d’activités d’assurance-santé aux États-Unis avaient financé en partie l’acquisition de Putnam.

«Quoique l’achat d’un gestionnaire de fonds américain puisse en théorie aider Putnam à atteindre une rentabilité durable, les transactions de Janus-Henderson et de Invesco-Oppenheimer ne supportent pas cette hypothèse», note M. Dechaine.

Avant de connaître la suite des choses, l’analyste soustrait de ses estimés la contribution annuelle de 160M$ ou 0,16$ aux bénéfices des activités vendues ainsi que la valeur comptable de Great-West.

Il maintient toutefois son cours-cible de 31$ puisque Great-West s’échange déjà à des ratios modestes de 1,2 fois sa valeur comptable et de 9,5 fois les profits.

«Aujourd’hui, les investisseurs se concentrent sur le fait que le bénéfice par action annuel sera amputé de 5% et qu’il faudra attendre pour savoir comment il sera remplacé. L’opinion générale n’est pas favorable à ce que Great-West investisse encore dans Putnam», explique pour sa part James Cole, gestionnaire du Fonds canadien ciblé Portland, dans un courriel.

Tom MacKinnon, de BMO Marchés des capitaux, abaisse son cours-cible de 33 à 32$. Il suggère de conserver le titre.

«Great-West porte son capital excédentaire déjà considérable à 4G$. Une transaction longuement désirée semble donc plus proche qu’avant. Toutefois, nous préférons voir venir étant donné la mauvaise feuille de route de Putnam, le mariage ardu de différentes cultures dans une transaction potentielle et les difficultés de la gestion active de fonds», dit-il.