Deux femmes d'affaires devant une table, une assise, l'autre debout. Elles discutent d'un document.
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Plusieurs recherches indiquent que la pandémie a touché les femmes actives sur le marché du travail de manière « disproportionnée ». Les conseillers peuvent toutefois les aider à faire face aux conséquences de la situation en adaptant la planification financière et en offrant une éducation qui répond à leurs besoins.

« Les conseillers ont la possibilité d’établir des liens et d’avoir un impact avec les clientes en ce qui concerne les défis de la pandémie », a déclaré Carissa Lucreziano, vice-présidente de CIBC Planification financière et conseils, dans une entrevue.

Au nombre des défis auquels les femmes sont confrontées, elle a évoqué les nombreuses pertes d’emploi dus à la COVID-19.

« La pandémie amène de nombreuses femmes canadiennes à s’inquiéter de leur sécurité de l’emploi. Elles craignent que la progression de leur de carrière puisse être interrompue ou reléguée au second plan », explique Carissa Lucreziano.

Près de 100 000 femmes de 20 ans et plus ont quitté le marché du travail depuis février 2020, contre moins de 10 000 hommes dans la même tranche d’âge, selon un rapport récent de la RBC. En outre, le taux de chômage des femmes est plus élevé parmi les minorités visibles, selon le rapport.

La perte d’un emploi crée ou aggrave le stress financier. Six Canadiennes sur dix (62 %) s’inquiètent de leurs finances, selon un sondage de la CIBC réalisé le mois dernier. Les principaux soucis financiers des femmes sont le manque d’argent à la retraite (65 % des répondants) et l’insuffisance des fonds d’urgence (46 %).

Que votre cliente ait ou non perdu son emploi pendant la pandémie, Carissa Lucreziano suggère d’atténuer son stress en lui donnant des conseils sur la façon de se constituer un filet de sécurité : obtenir une ligne de crédit ou des protections comme une assurance-crédit, une assurance perte d’emploi, une assurance invalidité ou une assurance vie. Dans les cas où c’est possible, les clients peuvent également allouer leurs excédents de trésorerie à un fonds d’urgence.

Si les clients affirment être déjà protégés contre la perte d’emploi, les conseillers peuvent les encourager à évaluer leurs options afin de repérer les lacunes éventuelles de leur plan financier, souligne Carissa Lucreziano.

Un facteur qui complique l’emploi est la prestation de soins.

Les responsabilités à l’égard des enfants sont nettement plus importantes pour les femmes que pour les hommes dans la plupart des ménages canadiens, selon un autre sondage CIBC réalisé en janvier.

Dans 16 pays de l’OCDE, le temps consacré par les femmes à la garde d’enfants non rémunérée a augmenté en moyenne de 5,2 heures par semaine pendant la pandémie, contre une augmentation de 3,5 heures pour les hommes, selon une étude de l’ONU Femmes (des données d’octobre 2020 ont été utilisées).

Une fois de plus, l’écart dans la prestation des soins peut être plus important chez les femmes qui sont des minorités visibles. Par exemple, les mères noires ayant des enfants de moins de six ans ont été moins susceptibles de participer à la population active pendant la pandémie que les mères n’appartenant pas à une minorité, selon Statistique Canada.

Les conseillers peuvent aider les clients qui ont mis leur carrière en suspens pour s’occuper de leurs enfants en réévaluant leurs flux de trésorerie et l’impact sur leur situation financière, affirme Carissa Lucreziano.

« Il peut être nécessaire de redéfinir les priorités ou d’ajuster la portée ou l’horizon temporel des objectifs afin de les aligner sur l’évolution des revenus, même si celle-ci est temporaire », ajoute-t-elle.

Le sondage de la CIBC sur les responsabilités des ménages a révélé que les Canadiens manquaient de connaissances en matière d’investissement et de planification de la retraite, et se sentaient plus confiants en matière de budgétisation, d’épargne et de gestion des dettes.

Pour aider à combler ce fossé éducatif, Carissa Lucreziano a suggéré aux conseillers de renforcer la sensibilisation et les connaissances de leurs clients en leur posant des questions de découverte telles que :

  • Quelles sont vos sources de revenus chaque mois ?
  • Comment faites-vous pour épargner ?
  • Comment imaginez-vous la retraite et à quel âge ?
  • Comment votre vie changera-t-elle à la retraite ?

Les clients peuvent gagner en clarté si les conseillers utilisent des outils visuels et financiers comme des calculatrices, assure-t-elle. Les conseillers peuvent également explorer avec leurs clients divers scénarios de retraite en fonction de différents niveaux de revenus.

« Lorsque les clients peuvent voir visuellement comment ils se dirigent vers leurs objectifs de retraite et d’investissement, cela met vraiment les choses en perspective », conclut Carissa Lucreziano.

Cet article fait partie du programme AdvisorToGo, mis en place par la CIBC. Il a été écrit sans la participation du commanditaire.