Une carte du monde avec écrit coronavirus aux alentours de la Chine.
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Si au début de l’année, la probabilité d’une récession était très basse (10 %), en raison du coronavirus, il est maintenant quasi certain que l’économie entrera en récession en 2020, selon François Bourdon, chef des placements global chez Fiera Capital dans le Balado du journal Les Affaires.

Sachant ce qui les attend, les investisseurs songent déjà à la sortie de la crise. S’il est impossible de savoir exactement quand et à quoi ressemblera cette sortie, deux scénarios se dessinent, selon François Bourdon.

Le premier est positif, on trouverait rapidement une solution médicale à la COVID-19 ou les gens seraient mieux gérés. Le cours normal de la vie reprendrait dans les trois à six prochains mois. L’activité économique reprendrait progressivement au cours du deuxième et du troisième trimestre.

« Ce scénario est un scénario favorable où les profits des entreprises ne sont pas touchés de façon permanente. La brèche créée est bouchée par le gouvernement et les banques centrales », commente François Bourdon.

Le deuxième scénario est plus sombre. Le système de santé est surchargé. Ce scénario irait de pair avec une faiblesse de l’activité économique pour les prochains 12-18 mois.

À cause de cette incertitude et d’autres points négatifs – à savoir les compagnies qui vont devoir déclarer faillite, les déficits fiscaux que le gouvernement a mis en place pour relancer l’économie qui vont devoir être repayés et la destruction des richesses – Fiera Capital a décidé de ne plus être favorable aux actions, position qu’elle maintenait depuis 2013. L’institution adopte désormais une position neutre.

Faire preuve de patience

Dans tous les cas, François Bourdon estime que les investisseurs vont devoir faire preuve de patience avant de voir des profits équivalents à ceux de l’an passé. Puisque les performances boursières sont liées aux profits des entreprises qui composent les indices, il va falloir quelques années avant que le S&P 500 retrouve ses profits de fin 2019. Rappelons que le bénéfice par action du S&P 500 avait alors atteint 165 dollars américains (US $), résultat qu’il ne devrait pas ratteindre avant au moins deux ans.

Ainsi, selon eux, le S&P 500 va baisser à 125 US $ au cours de 2020 et ne reviendra à 165 US $ qu’à la fin de 2022. « Ça nous surprendrait de voir de nouveaux hauts au cours de la prochaine année », conclut-il.