«Bien entendu, je ne commenterai pas là-dessus», a-t-elle répondu sèchement, en conférence de presse, aux questions de journalistes intéressés à connaître son point de vue à ce propos, après des semaines de débats sur le sujet.

En 2012, la rémunération totale de la présidente s’est élevée à 3,34 millions (M$), en hausse de 8,4% par rapport aux 3,08 M$ qu’elle avait touché en 2011. De cette somme, un montant de 1,18 M$ correspond à la valeur acquise par son régime de retraite durant l’été.

Il n’en fallait pas plus pour que s’insurge l’ancien député et fondateur du Mouvement d’éducation et de défenses des actionnaires (MEDAC), Yves Michaud, jugeant effroyable l’augmentation du salaire de Mme Leroux, qui aurait augmenté de 1,5 M$ en quatre ans.

«Que pas une ou un des dirigeants des caisses populaires Desjardins n’ait fait connaître son opposition au salaire déraisonnable de la présidente me sidère et m’irrite au plus haut point. Le fondateur de Desjardins doit frétiller dans sa tombe», a-t-il déclaré au journal Le Soleil, de Québec, en lançant l’idée de la mise sur pied d’un Mouvement de surveillance des caisses Desjardins (MSCD).

Desjardins a répliqué en rappelant notamment que la rémunération de sa présidente correspondait à 98 % de la médiane des groupes financiers coopératifs de même envergure et à 62 % de la médiane «du marché financier canadien».

Sur ce, la présidente a refusé d’émettre aucun commentaire supplémentaire.Devant la presse, la pdg a évité d’aborder le sujet de front, se contentant d’expliquer en des termes généraux, la méthode de fixation de la rémunération des dirigeants et les raisons pour lesquelles Desjardins se doit de conserver une rémunération comparable à celle de ses paires.

En outre, la présidente a parlé de la nécessité pour Desjardins de «s’assurer d’une relève» et de «se montrer attrayante» pour parvenir à disposer des meilleures ressources à tous les niveaux de l’organisation.

Pour ce qui est des «gestionnaires seniors», Mme Leroux a déclaré que Desjardins faisait «ce qu’il faut pour rester dans l’ordre du comparable pour des questions encore d’attrait, de relève et d’équité».

Mais pas question de discuter de philosophie du Mouvement Desjardins et de la rémunération dont devrait profiter sa pdg. Sur ce, la présidente a invité les journalistes à s’adresser à Denis Paré, vice-président du conseil d’administration et président du comité de rémunération globale de la présidente du Mouvement.