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En décembre dernier, l’IQPF prenait le pari risqué de changer son nom et son identité visuelle pour devenir l’Institut de planification financière (l’Institut) dans le but d’augmenter sa notoriété et attirer davantage de jeunes. Six mois après ce grand bouleversement, Chantal Lamoureux, sa présidente-directrice générale, dresse un bilan positif des retombées de ce changement.

Attirer de la relève a toujours été un défi, concède-t-elle, admettant que c’est un des éléments qui « a amené la réflexion sur la marque ». L’Institut voulait que celle-ci soit plus « dynamique » et « parle » davantage à la relève, d’autant plus que des indicateurs montraient que « le nom et l’image de l’IQPF n’arrivaient pas à résonner, au-delà des affiliés et affiliées », selon elle.

Un autre élément qui a mené à cette décision est le changement de la mission de l’Institut. Lors de la discussion qui a mené au plan stratégique de 2022, il a été décidé de mettre l’accent sur la formation plutôt que d’utiliser les ressources pour devenir un ordre professionnel.

« Présentement, dans un monde où tout va vite, ce dont les gens ont besoin, c’est d’accroître leurs compétences », précise Chantal Lamoureux.

Un changement réussi

Et ce changement d’identité s’est bien déroulé. « Les réactions ont été vraiment très positives », rapporte la dirigeante.

Un fait qu’elle attribue à la préparation qui a mené à ce changement. « On a pris le temps d’impliquer les gens dans la décision en amont. Nous avons consulté autant le régulateur, que les employeurs des planificateurs financiers, les planificateurs financiers comme tels, les universités et les étudiants », assure-t-elle.

Du côté des jeunes, l’Institut ne s’est évidemment pas arrêté à modifier son identité. Il travaille aussi beaucoup avec les universités et leurs associations étudiantes. Depuis deux ans, il est ainsi partenaire de l’Omnium financier et coprésente le cas en planification financière.

« On est là tout le week-end avec les équipes de l’Omnium financier, ce qui nous permet de rencontrer beaucoup de gens intéressés par le milieu de la finance, mais qui ne connaissent pas la planification financière », souligne-t-elle.

Et, selon elle, les jeunes sont très intéressés par la profession dès qu’ils en entendent parler.

« Ça interpelle beaucoup la jeunesse parce qu’il y a le côté du défi intellectuel, étant donné que c’est l’ensemble des domaines qu’il faut intégrer, mais il y a aussi l’accompagnement, puisqu’un Pl. Fin. aide ses clients à atteindre leurs objectifs et réaliser leurs rêves. »

L’Institut a également signé un partenariat avec Academos, une plateforme de mentorat pour les 15 à 30 ans, et mis sur pied un réseau d’ambassadeurs. « Ce sont des gens qui sont en train d’étudier pour entrer dans la profession ou qui viennent de commencer et qui sont très actifs sur les médias sociaux », rapporte Chantal Lamoureux.

Finalement l’Institut a créé le prix « Recrue de l’année » pour récompenser les Pl. Fin. qui font rayonner la profession dès les premières années.

Repenser la formation

Outre son nom et son identité visuelle, l’Institut a également repensé entièrement sa formation.

Peu après son entrée en poste à l’Institut, en novembre 2020, Chantal Lamoureux a fait une tournée virtuelle pour sonder les Pl. Fin. sur leurs rêves vis-à-vis de l’organisme et a bâti une équipe axée sur le développement et la qualité de la pratique. Son rôle étant de réfléchir à la façon de faire de la formation efficiente et fédératrice.

Pour s’assurer d’atteindre cet objectif, l’Institut travaille également avec des firmes qui sont des leaders en technopédagogie.

En 2024, de nombreuses formations devraient d’ailleurs voir le jour sur le site de l’Institut, car si ce dernier garde son congrès annuel pour les personnes désirant suivre de la formation en présentiel, il va privilégier la formation en ligne, pour répondre à la demande de ses membres.

« C’est un grand défi, mais je pense qu’on est maintenant structuré pour être capable de le faire », affirme Chantal Lamoureux.

L’Institut s’est également doté d’un Guide des compétences des Pl. Fin. « Selon moi, un guide de compétences pour une profession, c’est comme sa colonne vertébrale », explique-t-elle.

En plus d’énoncer les compétences que le professionnel doit acquérir et développer tout au long de sa carrière pour bien servir ses clients, le guide donne des niveaux de maîtrise.

« Pour chacune des compétences, il y a trois niveaux de maîtrise différents. Le premier est vraiment ce que ça prend pour réussir l’examen. Donc pour devenir planificateur financier, il faut être capable de faire le niveau 1. Les autres niveaux sont axés sur la formation continue, pour évoluer au cours de sa carrière. »

L’Institut a également lancé son premier programme de spécialisation. « Ce n’était pas une mince tâche, reconnaît Chantal Lamoureux. C’est un programme visant à fournir des services de planification financière aux entrepreneurs. »

« C’est notre premier programme qui comporte autant savoir, savoir-faire et savoir-être. C’est nouveau aussi pour nous », continue-t-elle.

Après quelques ajustements apportés au programme, à la suite des rétroactions des membres de la première cohorte, l’Institut en est déjà à sa deuxième cohorte.

Finalement, en plus de continuer sur sa lancée, l’Institut songe à offrir de la formation aux autres professionnels.

« La planification financière, c’est un ensemble de domaines. Donc, si on offre de la formation pour les Pl. Fin., on peut en offrir également pour des professionnels en investissement ou en assurance, explique Chantal Lamoureux. Donc au courant des prochains mois, on va commencer à voir de nouveaux produits arriver et on va offrir de la formation à un public plus large. »