yupiramos / 123rf

Grâce aux ressources en ligne, il est relativement facile de trouver un coach d’affaires. Mais trouver le bon, c’est une autre paire de manches. Conseils.

Récemment, l’histoire de la jeune millionnaire Éliane Gamache Latourelle qui offrait ses conseils à fort prix est venue montrer les travers que peut connaître le coaching.

«Aujourd’hui, il y a une ouverture beaucoup plus grande qu’avant envers le coaching. Les gens d’affaires n’hésitent plus à dire qu’ils y ont recours pour accélérer leur développement. Le côté négatif, c’est que des gens y voient un créneau à exploiter et s’identifient comme coachs, alors qu’ils n’ont pas la formation», déplore Sylvain De Champlain, président de la firme De Champlain Groupe financier. Il est aussi associé et coach chez Virage Coaching, qui offre des services individuels et de groupe notamment aux professionnels du secteur financier.

À quoi reconnaît-on un bon coach ? Comment s’assurer que son expérience de coaching est une réussite ? Voici cinq critères à retenir.

1. Trouver le bon appariement

«Il faut d’abord qu’il y ait une concordance de valeurs et de personnalité entre le coach et le coaché, affirme Sylvain De Champlain. Un coach, c’est un partenaire d’affaires. C’est important de trouver une personne en qui on aura confiance et qui nous poussera à nous dépasser.»

Avant toute chose, il faut bien définir ses besoins. Veut-on développer son leadership, accroître sa clientèle, donner un virage à sa carrière ? Les coachs possèdent généralement une expertise et il vaut mieux se tourner vers ceux qui sauront mieux nous aider. Il est aussi toujours avisé de demander des références à son entourage.

Sara Gilbert, qui a fondé Développement des affaires Strategist(e), un cabinet de conseil et de coaching, recommande de rencontrer jusqu’à trois coachs avant de faire son choix. On s’informe de sa formation et de son approche de coaching, de son parcours professionnel. «Une question essentielle à lui poser : est-il lui-même coaché ? Un bon coach cherche constamment à se développer», soutient Sara Gilbert.

2. Certifié ou pas ?

La certification en coaching, un élément essentiel ? «Oui et non, soutient Sylvain De Champlain. Si la personne n’est pas certifiée, elle doit avoir un bon bagage d’expériences et être capable de transmettre la recette de son succès.»

L’organisme de certification est la Fédération internationale des coachs, qui propose différents niveaux de certification.

3. Une démarche appropriée au besoin

Il existe différentes formules de coaching : individuel ou de groupe (ou une combinaison des deux), rencontres en personne ou par téléphone (ou Skype), durée qui peut aller de trois mois (un minimum, selon Sara Gilbert) à un an et même plus. Tout dépend de ses besoins, de sa disponibilité et de ses moyens financiers.

Yannick Aumais, conseiller en sécurité financière et coassocié du cabinet Services financiers BMA, a rencontré sa coach dans une activité de réseautage. Femme d’affaires d’expérience, elle avait vendu son entreprise quelques années auparavant pour devenir accompagnatrice-coach pour entrepreneurs. Un parcours qui lui donnait beaucoup de crédibilité aux yeux de Yannick Aumais. L’autre élément qui a fait pencher la balance : elle ne venait pas de l’industrie financière.

«J’avais déjà suivi des formations avec une firme de coaching spécialisée dans les services financiers. Je voulais un regard neuf sur ma pratique, avoir des idées qui sortaient des sentiers battus», explique-t-il.

Son objectif : améliorer son développement d’affaires. La démarche de coaching a duré un an à raison d’une rencontre mensuelle et se poursuit toujours avec des rencontres plus espacées.

«Le coaching m’a aidé à cerner les actions les plus porteuses pour le développement d’affaires. En fin de compte, il m’a permis d’augmenter l’efficacité des heures travaillées par rapport aux résultats obtenus.»

4. Un tarif réaliste

Le tarif d’un coach varie selon son expérience et la formule proposée. Il varie généralement de 150 $ à 300 $ l’heure. Au forfait, pour des programmes d’un an et plus, il peut aller de 2 500 $ à 7 000 $, voire plus pour un coaching de haut niveau.

«Il faut se méfier de celui qui demande un tarif élevé dès le départ ou s’il n’est pas un coach bien établi, conseille Sylvain De Champlain. Comme professionnel, c’est à moi de prouver que je vais livrer. Il faut qu’il y ait un rapport raisonnable entre le service offert et le montant demandé.»

5. Des résultats rapides

S’il a fait le bon choix, le coaché devrait rapidement constater les résultats de sa démarche, selon Sylvain De Champlain. «Après deux ou trois rencontres, il doit voir des changements. Le coaching, c’est un processus évolutif. Est-ce qu’on lui apporte des idées nouvelles ? Est-ce qu’il voit les choses dans une nouvelle perspective ?» Bien évidemment, les résultats dépendent du niveau d’engagement de la personne dans la démarche.

«Le coach ne travaille pas seulement sur le savoir-faire, mais aussi sur le savoir-être, ajoute Sara Gilbert. Il va mettre la personne au défi pour l’aider à repérer ses pensées limitantes et les changer. Il va la sortir de sa zone de confort. C’est seulement à ce moment-là qu’elle peut progresser.»

Pour nous aider à apprécier les impacts de ces mesures, prenons comme exemple Louis, un travailleur autonome de 35 ans qui exploite son entreprise par l’intermédiaire d’une société par actions. Disons que son revenu d’entreprise net est de 300 000 $ par année. Ajoutons les hypothèses suivantes :

Coût de vie de 100 000 $ par année comblé entièrement par des dividendes ;

Solde des comptes de retraite et de sa société : 0 $ ;

Inflation et indexation des revenus : 2 % par année ;

Rendement annuel : 4 % par année (1 % intérêt, 1 % dividende et 2 % gain en capital) ;

Seuil de perte de la DPE de 50 000 $ indexé à 2 % par année, arrondi aux 10 000 $ ;

DPE Québec : 500 000 $. Ce plafond est indexé à raison de 2 % par année, arrondi aux 100 000 $, et le facteur «5» est ajusté de façon à réduire à 0 le plafond des affaires 100 000 $ au-dessus du seuil ;

Âge de retraite : 65 ans ;

Âge de décès : 95 ans ;

Québec s’arrimera avec le fédéral (au moment d’écrire ces lignes, aucune information sur le sujet).

Avec ces hypothèses, Louis ne sera pas touché par les nouvelles mesures avant la 24e année. Cependant, à compter de ce moment, son bénéfice projeté excèdera son plafond des affaires projeté. Il paiera donc plus d’impôt sur son bénéfice d’entreprise et accumulera un compte CRTG qui lui permettra de se verser des dividendes déterminés additionnels.

Si les règles n’avaient pas été modifiées, Louis aurait accumulé un montant de 8,4 M$ à sa retraite dans sa société. Avec les nouvelles règles, il aura environ 300 000 $ de moins. Plus de la moitié de ce montant sera composé d’IMRTD. Son compte CRTG sera cependant de 675 000 $, alors qu’il aurait été nul avec les règles actuelles. Mais qu’est-ce que ça donne en fin de compte, à 95 ans ?

Sa valeur successorale sera diminuée d’environ 720 000 $ (5,5 M$ au lieu de 6,3 M$), soit environ 400 000 $ en dollars actuels. Alors, même si on voit que plusieurs années s’écoulent avant que les nouvelles mesures touchent Louis, celles-ci nuisent quand même à son portefeuille.

Si Louis ne se qualifiait pas pour la DPE au Québec, à prime abord, est-ce que cela changerait le portrait de façon importante ?

Sa valeur successorale, à 95 ans, passerait de 4,8 M$ à 4,6 M$. Les nouvelles règles ont moins d’impact.

Si les revenus d’entreprise de Louis étaient plus importants, par exemple, s’il était un médecin spécialiste avec un revenu net de 600 000 $ et des besoins de 190 000 $ par année, quelle serait la différence ? En supposant qu’il ait déjà les droits maximaux au RRQ depuis l’âge de 27 ans (en ignorant les modifications prévues au RRQ à compter de l’an prochain), sa valeur successorale passerait de 5,4 M$ à 3,4 M$ avec les nouvelles règles…

C’est ici que l’optimisation fiscale aura encore davantage d’importance.

Il y aurait évidemment plusieurs manières d’optimiser la situation de Louis. Par exemple, s’il se versait un salaire de 260 000 $ pour couvrir ses besoins pendant sa période active (sans cotiser au REER), sa valeur successorale passerait de 5,5 M$ avec les règles actuelles à 3,6 M$ avec les nouvelles.

En passant, il ne faut pas penser qu’une «stratégie» de 100 % salaire fait le travail… La valeur successorale serait réduite à 3,1 M$, par rapport à 5 M$ avec les règles actuelles.

Finalement, ajoutons à cela l’utilisation de fonds constitués en société (avec des illustrations réalistes… c’est-à-dire avec des distributions annuelles) et toutes les autres techniques d’optimisation, la valeur successorale peut grimper en flèche.

En somme, chaque client sera touché d’une manière différente. Plusieurs situations problématiques verront probablement le jour au fil du temps, mais une chose est certaine : la planification et l’optimisation fiscale prendront encore plus d’importance au cours des prochaines années. Pour ce faire, les conseillers ont avantage à tisser des liens étroits avec les comptables et les fiscalistes de leurs clients pour que tout le monde s’accorde sur les gestes à poser.

Dans une prochaine chronique, nous nous attarderons spécifiquement à l’aspect des deux comptes d’IMRTD et au choix que l’actionnaire devra faire entre se verser un dividende ordinaire et bénéficier d’un remboursement d’impôt ou d’un dividende déterminé sans remboursement. À suivre…