Depuis la création de mica Cabinets de services financiers par son père, Denis Sava rd, en 1986, Gino-Sébastian Savard, président de la firme, a conservé les mêmes valeurs. Selon lui, cette constance explique l’attrait de sa firme auprès des conseillers.

En effet, durant la dernière année, MICA a agi comme un aimant à représentants. De mars 2020 à novembre 2021, elle est passée de 195 conseillers à 230. Gino-Sébastian Savard estime recueillir le fruit des efforts que son frère et lui ont déployés. « On se disait : “Continuons à créer le cabinet idéal et, à un moment, les conseillers de l’extérieur vont affluer.” C’est ce qui est en train d’arriver ! »

En 2021, la firme a connu une progression qui a impressionné le jury du Top des leaders de l’industrie financière. « La croissance significative connue par MICA est le fruit de décisions audacieuses pour mieux servir sa clientèle. Sa progression technologique ainsi que l’engagement de Gino-Sébastian Savard au sein de l’industrie et au bénéfice d’organisations caritatives sont dignes de mention. »

De 2020 à 2021, MICA a enregistré une croissance du bénéfice net de 18 %. Son chiffre d’affaires a progressé de 20 % en un an et à un rythme annuel composé de 11,1 % de 2018 à 2021. L’an dernier, ses actifs sous gestion (ASG) en fonds communs et fonds distincts ont augmenté de près de 2 G$ pour atteindre 6,2 G$.

Le recrutement de conseillers a contribué à ce succès, apportant 800 M$ de cette hausse en 2020 et 2021. Gino-Sébastian Savard reste convaincu que ce sont les outils numériques et le modèle opérationnel de MICA qui attirent les conseillers.

Par ailleurs, si la firme indemnise parfois les conseillers lors de transferts, la somme versée n’a rien à voir avec ce que propose la concurrence, assure-t-il. « Ils nous choisissent parce qu’ils sentent qu’ils peuvent être outillés pour atteindre leur plein potentiel. On a un portail numérique transactionnel hors du commun. »

La firme n’hésite pas à investir en technologie. Même avant la pandémie, MICA visait le bureau sans papier. La COVID-19 a accéléré les choses et obligé tout le monde à adopter la technologie. « Aujourd’hui, au-delà de 95% du volume transactionnel qui est fait chez nous se fait sans papier, par l’intermédiaire du portail. »

Or, Gino-Sébastian Savard ne se repose pas sur ses lauriers. Il continue de recruter et compte maintenant sur l’expertise de neuf programmeurs à temps complet. Et récemment, lorsqu’ils ont constaté que le codage ne se faisait pas dans le langage le plus optimal pour leurs projets, Gino-Sébastian Savard et son frère n’ont pas hésité à tout faire recoder. « On a sacrifié du développement et de nouvelles fonctionnalités, car l’objectif est de construire une fondation capable de soutenir un gros building », souligne-t-il. La deuxième version du portail devrait ainsi être opérationnelle au premier trimestre de 2022 avec de nouvelles fonctionnalités.

L’objectif consiste à créer une vue à 360 degrés pour le conseiller et le client sur les assurances et les placements de ce dernier.

En prévision de cette croissance, le président a embauché massivement. « Pendant la dernière année, on a engagé 43 personnes », dit-il. Ceci vient porter le nombre d’employés permanents à 120, soit environ un employé pour deux conseillers œuvrant pour MICA.

Grâce à cela, le taux de roulement dans sa firme n’est que de 5,8 %, soit la moitié du taux de l’industrie qui est d’environ 11 %, selon son service des ressources humaines.

Gino-Sébastian Savard est d’ailleurs plus confiant aujourd’hui face aux coûts d’acquisition qu’il ne l’était quelques années plus tôt. « Maintenant on a accès à du financement, ce qu’on n’avait pas avant. On a de beaux partenariats pour nous aider et nous soutenir », témoigne-t-il.

L’engagement communautaire du président de MICA a aussi été souligné par le jury du Top des leaders. La Fondation MICA travaille de pair avec l’organisme d’aide humanitaire Spirale pour venir en aide aux habitants du Nicaragua en finançant un centre communautaire pour les jeunes de ce pays. Cette fondation a été lancée en décembre 2020 en réponse aux défis que pose la COVID-19. En effet, l’urgence sanitaire a forcé l’arrêt des activités qui permettaient à des groupes de jeunes d’ici de se rendre sur place pour des stages de solidarité internationale.

Selon Gino-Sébastien Savard, tous les dons sont dirigés directement vers le Nicaragua. De plus, la Fondation n’aura pas de souci de pérennité puisqu’elle fonctionne à coût nul. Ce sont en effet les employés de MICA qui s’y investissent pendant leurs heures de travail.

Par ailleurs, la croissance de MICA provient aussi de celle de ses conseillers et de celle des marchés. Ainsi, un demi-milliard de la croissance de l’ASG est attribuable aux ventes nettes faites par les conseillers. MICA a enregistré une progression des ventes nettes de fonds communs sur un an de 26,7 % et une croissance annuelle composée de 12,3% sur trois ans. Un autre demi-milliard serait issu de la croissance des marchés.

MICA affiche une progression des primes brutes en assurance de personnes sur un an de 2,7 % et sur trois ans, de 7,7 %.

MICA est à l’aube de rejoindre l’Association canadienne des courtiers de fonds mutuels (ACFM), ce qui lui permettra de développer un marché hors Québec. Cela lui donnera aussi la possibilité de recruter des représentants dotés de doubles permis, notamment en Ontario et au Nouveau-Brunswick, et ainsi d’être plus actif dans les régions limitrophes du Québec.

« Comme membre de l’ACFM, je ferai partie d’une institution qui va fusionner avec l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières dans un nouvel organisme d’autoréglementation [OAR]. Si le nouvel OAR me permet de faire des valeurs mobilières et des fonds communs sous le même toit, il se pourrait qu’on se tourne aussi vers les valeurs mobilières », ajoute-t-il.

D’ici la fin de 2022, MICA compte distribuer des fonds négociés en Bourse. Or, tant qu’à avoir une salle de courtage et des systèmes, pourquoi ne pas aussi négocier des actions et des obligations, s’interroge le dirigeant.