Les investisseurs autonomes, moins bien assurés
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Parmi les Canadiens sondés par Credo : 63 % des investisseurs autonomes ont affirmé détenir de l’assurance vie, par rapport à 69 % de la population en général ; 54 % des investisseurs autonomes sondés détenaient de l’assurance santé, par rapport à 57 % de la population en général ; et 43 % des investisseurs autonomes sondés ont dit avoir une assurance dentaire, par rapport à 47 % de la population en général.

En même temps, les investisseurs autonomes sondés attribuaient une note plus haute en termes d’importance aux questions financières telles que les soins des enfants, les soins de santé et les soins des aînés, par rapport aux répondants de la population en général.

Ces résultats sont tirés de la dernière étude en cours sur la Zone de confort financier, un sondage pancanadien mené auprès des consommateurs par Credo en partenariat avec le Groupe Finance de TC Media, de Montréal, qui publie Finance et Investissement.

Les résultats du sondage suggèrent qu’il existe un écart entre les besoins en assurance et la détention d’assurance dans le groupe des investisseurs autonomes, affirme Brandon Bertelsen, directeur de la recherche chez Credo : «N’ayant pas accès au canal traditionnel du conseil, les investisseurs autonomes ne sont guidés par personne pour déterminer leurs objectifs et leurs priorités, et leur montrer dans quelle mesure l’assurance s’intègre dans leur planification financière globale».

Parmi les Canadiens sondés par Credo, 64 % des investisseurs autonomes répondants étaient des hommes par rapport à 48 % des répondants dans la population en général. Les investisseurs autonomes avaient tendance à être plus instruits, à avoir davantage de connaissances financières, et à avoir un revenu supérieur par rapport à la population en général. De plus, ils avaient beaucoup plus tendance à détenir des actions et des FNB que la population en général.

«Les investisseurs autonomes peuvent très bien faire les choses correctement en matière d’investissement, mais ils n’ont toutefois pas idée du risque auquel ils s’exposent en n’étant pas adéquatement assurés», dit Brandon Bertelsen.

Plan financier anéanti

David Juvet, vice-président, services financiers, chez Ideal Insurance Brokers, de Toronto, en convient : «Des événements inattendus peuvent tout réduire à néant, par exemple un beau petit plan d’investissement.»

Une raison possible de l’écart entre le besoin d’assurance et la couverture d’assurance est que l’assurance n’a pas le même attrait émotionnel que l’investissement, suggère Jim Ruta, président de AdvisorCraft Media and Consulting, de Toronto, et chroniqueur vidéo pour Investment Executive : «Pour certains, l’investissement évoque le risque et le défi, et soulève la question « Est-ce que je suis plus intelligent qu’un autre ». L’assurance n’a pas cet effet.» Et à la différence de l’investissement, l’assurance offre principalement une protection contre les chocs et les revers de la vie, et permet à une personne de planifier le bien-être d’autres personnes après son décès.

«Il est évident que la morbidité [taux d’incidence d’une maladie] et la mortalité ne sont pas des sujets populaires, dit David Juvet. Les gens ne passent pas de temps à parler de leur couverture d’assurance avec leurs amis, leurs collègues et leur famille ou à leur demander « Détenez-vous une assurance maladies graves ? »»

C’est pourquoi malgré les grands progrès effectués ces dernières années en matière d’offre de conseil numérique, l’assurance reste un produit qui, en général, doit être vendu, dit Jim Ruta : «L’assurance de personnes est l’un des quelques produits que l’on peut acheter quand on n’en a pas immédiatement besoin, parce que quand on en a besoin [parce qu’on est tombé malade], on ne peut plus l’acheter, personne ne nous en vendra.»

Le conseil numérique seul ne peut aider les clients à envisager toutes les éventualités qui pourraient surgir dans la vie, dit Susan Creasy, représentante en assurance et propriétaire de Susan Creasy Financial, de Kingston, en Ontario : «En ligne, une foule d’analyses peuvent vous aider à produire des évaluations et des projections, mais personne n’y fera l’avocat du diable pour vous.»

Pour aider les clients à comprendre l’importance d’intégrer l’assurance à un plan financier et pour prendre des mesures en tablant sur leurs meilleures intentions, la méthode idéale est de leur présenter des études de cas tirées de la vraie vie dans lesquelles un plan d’assurance bien pensé a sauvé un client, dit Sara Gilbert : «Si vous connaissez une histoire dans laquelle vous avez envoyé un chèque à quelqu’un [qui avait souscrit une assurance], ou une histoire dans laquelle un client a refusé de s’assurer et ce qui s’est ensuivi, racontez-les. Les gens s’associent à des histoires.»

Pour David Juvet, la meilleure façon de rejoindre les clients est de leur présenter la façon dont il inclut des produits d’assurance dans son propre plan financier et dans celui de sa famille : «Vous pouvez avoir beaucoup de connaissances, vous pouvez faire des tas d’illustrations, mais quand arrive le moment de souscrire, les clients vous demanderont : « Pourquoi est-ce que je devrais prendre la peine de faire tout ça ? » Eh bien, je suis un exemple vivant, je suis assis devant eux.»

L’étude en ligne sur la Zone de confort financier a sondé jusqu’ici plus de 18 000 Canadiens. Le sondage vise à explorer les relations entre le conseil financier, le bien-être financier et la satisfaction globale de la vie dans la société canadienne. Les Canadiens sont sondés tous les mois, et le nombre de personnes sondées augmentera chaque mois.