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Nous avons déjà vu dans une chronique antérieure qu’il est de mise de réserver 25% des actifs financiers non enregistrés à la constitution d’une rente prescrite, de préférence assurée, afin de préserver l’héritage. Compte tenu des bas taux d’intérêt et de la hausse des coûts d’assurance vie, on se demandait alors si la combinaison de ces deux instruments financiers jadis efficace allait toujours être attirante pour les retraités après 2016.

Cela étant dit, rappelons-nous que le principal souci des personnes retraitées, après les préoccupations de santé, est de survivre à l’épuisement de leurs actifs et que dans un tel contexte la rente assurée mérite d’être envisagée.

L’utilisation de CPG ou d’obligations pour créer une source de revenus est une stratégie couramment employée. Comparons des situations où l’on utilise d’une part 500 000$ des sommes provenant de la répartition d’actifs réservée aux revenus fixes du portefeuille pour acheter un CPG à un taux de rendement de 3,5 % à longue échéance. Cette source de revenus d’intérêt garanti génère un revenu mensuel imposable de 1 458$, soit 729$ net, une fois soustraits les 729$ d’impôt à un taux de 50%.

Stratégie de rente assurée

D’autre part, l’achat d’une rente viagère du même montant de 500 000$ avec une garantie de 3 ans, procure un revenu mensuel de 3 088$ à un homme de 70 ans en bonne santé et non-fumeur. L’impôt à payer s’élève à 226$ par mois. À cette déduction s’ajoute la prime d’assurance vie de 1 833$ pour un capital assuré de 500 000$. La rente nette s’élève à 1 030$.  En comparant les résultats, on arrive à un différentiel de 301$ par mois en faveur de la rente assurée. (1030$ – 729$). Si la personne désire le même revenu net de 1 030$ par mois elle devra obtenir un rendement brut de près de 5% (4,94%) afin de majorer de 41% le résultat.

Par contre au taux projeté de 3,5% la personne devra entamer son capital annuellement afin de générer un flux de trésorerie équivalent à celui de la rente assurée. Bien entendu si les taux d’intérêt à long terme devaient augmenter de manière significative au cours des prochaines années il se pourrait que l’écart s’amenuise. Mais dans le contexte actuel où les taux obligataires à très longue vue avoisinent le taux utilisé dans ce scénario, le principe demeure viable.

Ainsi, l’ajustement à la hausse du revenu procuré par les CPG à l’aide de ponctions du capital investi exigera des retraits additionnels de 301$ par mois du capital investi de 500 000$. À ce rythme, dans 20 ans à l’âge de 90 ans, le capital de 500 000$ aura été empiété de près de 100 000$. Compte tenu des probabilités de survie d’un homme de 70 ans en bonne santé, il est possible que le capital successoral s’effrite davantage dans le temps si les taux d’intérêt garantis demeurent dans la fourchette actuelle. La rente, de son côté, garantit le versement de l’annuité. Aussi longtemps que vivra le rentier et, comme le veut la stratégie, le maintien en vigueur du contrat d’assurance vie permanente assurera aux héritiers de recouvrer entièrement le capital de 500 000$ peu importe la durée de vie de la personne assurée.

Il va sans-dire que plusieurs facteurs dont la récupération de la pension de sécurité de vieillesse et le revenu imposable du particulier sont à considérer dans l’élaboration des stratégies de décaissement. Dans cet exemple, le particulier dispose déjà de revenus élevés, d’où le taux d’imposition retenu.

Voilà qu’un retour sur la rente assurée est indiqué dès que l’on cherche la prévisibilité et la durabilité pour une partie du capital financier que l’on souhaite conserver pour la prochaine génération!

Les scénarios figurants dans le présent document ne sont donnés qu’à titre indicatif au sujet de certaines stratégies financières. Les primes et valeurs mentionnées dans cet exposé ont été calculées, mais non vérifiées auprès de la compagnie d’assurance dont il est question. Ces chiffres doivent être vérifiés avant toute souscription.