Une femme et sa fille allongée dans l'herbe.
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Pour les jeunes de moins de 20 ans presque tout reste à faire et à planifier.  Sauf que, fort à parier, des REEE auront été cotisés au fil des ans et des CELIS auront été souscrits dès l’âge de 18 ans. Certains seront déjà bénéficiaires de fiducies familiales du vivant de leurs parents ou de leurs grands-parents et d’autres auront accès à un actif successoral considérable. Quoi qu’il en soit si les ressources sont disponibles, l’utilisation de l’assurance vie permanente peut s’avérer avantageuse pour les petits et les grands que l’on souhaite enrichir dans le temps.

Je vous invite à relire mon article de septembre 2016 qui traite de cette approche, dont les aspects fiscaux.

Prenons maintenant d’autres exemples, cette fois au moyen de l’assurance vie entière avec participations pour illustrer la stratégie d’accumulation et de décaissement pour une fillette de 5 ans et une jeune femme de 20 ans.

Rappelons-nous que ces produits de vie entière sont des polices d’assurances permanentes qui offrent une protection viagère à l’assuré. Les primes nivelées garanties et les valeurs de rachat garanties sont basées sur des hypothèses conservatrices quant à la mortalité, les dépenses et les rendements sur l’investissement. Lorsque n’importe laquelle de ces composantes dépasse les attentes, tout fonds excédentaire est retourné au titulaire sous forme de participation. Il s’agit en d’autres mots de primes payées en trop que l’assureur verse au titulaire de police en fonction de la performance du fonds de participations.

Dans la plupart des cas ces sommes peuvent servir à acheter des bonifications d’assurance libérée, être payées en argent ou encore libérer, à un moment donné, le titulaire du paiement de ses primes futures.

L’objectif à long terme du portefeuille d’investissement de la majorité des polices vie entière est l’obtention de rendements stables et peu volatiles, ce qui dans notre environnement actuel peut contribuer à stabiliser les projections à long terme, surtout pour de jeunes assurés. On pourrait s’attendre à ce que les taux de participations baissent, du moins pour une période de temps. Il vaut mieux illustrer des hypothèses comparatives en diminuant de 1 et de 2 % les taux actuels. Historiquement les polices vie entière produisent des résultats relativement prévisibles à long terme qui ne changeront pas radicalement selon les fluctuations du marché.

Puisque les composantes des polices vie entière ne sont pas définies spécifiquement, les participations ne sont pas garanties. Dans cet esprit il peut être avisé de choisir un paiement de base garanti pour sécuriser les coûts du capital assuré de départ sans égard aux participations anticipées.

Idéalement la souscription d’une vie entière participante payable pendant 20 ans et dont les participations serviraient à acheter des bonifications d’assurance libérée permettrait la majoration du capital assuré de base au moyen de tranches additionnelles de vie entière serties des valeurs de rachat garanties qui y correspondent. Ainsi pour une fillette de 5 ans, il en couterait dans cet exemple* 5 570$ pendant 20 ans pour acheter 500 000$ d’assurance permanente. On peut aussi ajouter un avenant d’assurabilité future pour une somme additionnelle.  À l’année 15 la valeur de rachat garantie est de 24 500$. Selon l’échelle de participation propre à cette police, réduite de 1%, la jeune fille aurait accumulé en sus 27 801$ sous forme de participations annuelles croissantes et obtenu un capital décès supplémentaire de 210 000$.

Dès la 16 ième année, les participations anticipées sont suffisantes pour à la fois payer les 5 primes annuelles restantes de la garantie de primes 20 ans et remettre à la jeune femme de 21 ans alors, 13 versements annuels de 5 570$ et deux légèrement plus bas. Par contre la portion imposable des retraits débutera à 890$ l’année 16 du contrat pour terminer à 4 264$ à l’année 30.

Sans apport de primes additionnelles et malgré les retraits de la quasi-entièreté des primes, le taux de rendement interne sur la valeur de rachat s’élèvera à 4,14% et à 8,92% sur la prestation de décès de 520 887$ à l’année 31.

Dans l’esprit où la police sera maintenue en vigueur, elle devrait reprendre sa croissance pour atteindre 552 260$ en valeurs de rachat totales à 65 ans dont 256 000$ seront garantis. Le capital assuré de son côté devrait se chiffrer à 1 102 363$.

En refaisant le même exercice pour une femme âgée cette fois de 20 ans au départ et pour qui on voudrait à la fois procurer de l’assurance vie croissante ainsi que des valeurs accessibles dans le temps, une prime de 7 690$ pendant 15 ans au même taux de participation réduit de 1% devrait générer 396 000$ de valeurs de rachat garanties à 85 ans et 1 944 698$ de capital décès tandis que la valeur de rachat totale serait de 1 543 000$. Le TRI à 85 ans pour la VR totale est de 4,54% et de 4,95% pour le capital décès.

Bref beaucoup de chiffres projetés mais aussi bien des garanties solides qui donnent à cet instrument financier le mérite d’encourager le maintien en vigueur d’une protection viagère et de donner à la gestion du risque de décès éloigné une flexibilité financière du vivant plutôt intéressante.

*SE&O pour fin d’illustration seulement, les valeurs et les taux varient d’un assureur à l’autre. Le lecteur est également invité à se reporter aux illustrations d’assurance, aux libellés des contrats et aux documents d’information des sociétés d’assurance pour obtenir des précisions sur les questions d’assurance.