Une femme écrivant sur un cahier devant des graphiques financiers.
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Un gestionnaire de portefeuille sérieux devrait placer la plupart, voire la totalité de son propre argent dans les portefeuilles qu’il recommande à ses clients.

Lorsque mon style d’investissement a évolué vers une stratégie basée sur les FNB il y a 10 ans, j’ai transféré la plupart de mes investissements dans l’un des portefeuilles modèles de mon cabinet. En fait, chacun de mes portefeuilles modèles discrétionnaires – conservateur, équilibré, croissance et croissance dynamique – a été inspiré par moi ou un membre de ma famille. J’en faisais souvent part à mes clients pour qu’ils sachent que mes intérêts étaient alignés sur les leurs et que j’avais une conviction profonde dans ma stratégie d’investissement.

Depuis le début, mon profil d’investissement personnel est la croissance ou la croissance dynamique. Je prévois de travailler encore plusieurs années (après tout, Warren Buffett vient d’avoir 91 ans), je n’ai donc pas besoin de revenus en provenance de mes placements. J’ai géré de l’argent pendant plusieurs marchés baissiers et je crois en la capacité des marchés boursiers à générer des gains au fil du temps, quelle que soit leur volatilité inhérente.

Lorsque j’ai commencé à utiliser les FNB et que j’ai ensuite créé mes modèles de portefeuille, j’ai maintenu une surpondération dans le secteur technologique. J’ai choisi le fonds Technology Select Sector SPDR de State Street Corp., basé à Boston (NYSE Arca:XLK), pour mon exposition au secteur technologique. Dans mon portefeuille le plus dynamique, cet investissement a représenté jusqu’à 10 % de mon allocation en actions.

Comme je l’ai déjà écrit, je maintiens des positions surpondérées uniquement lorsque la performance d’un fonds est supérieure à celle de l’indice général du marché. Au cours de la dernière décennie, XLK a généré  un rendement annuel de 23,27 %, par rapport 16,95 % pour SPY, le FNB de State Street qui suit le S&P 500.

Dans mon compte personnel non enregistré, j’ai régulièrement contribué afin d’augmenter mon exposition au fonds XLK, de sorte que mon investissement a accumulé un gain en capital impressionnant au fil des ans. Même en cas de rééquilibrage et de modification des positions sous-jacentes par l’émetteur, il est rare qu’un gain en capital soit émis au profit du détenteur du FNB.

La technologie n’est pas le seul secteur à avoir enregistré des gains substantiels au cours de la dernière décennie, mais je me concentre sur XLK puisque j’ai fait don de cet investissement en nature à une œuvre de charité.

Au Canada, si vous possédez des titres cotés en Bourse hors d’un compte enregistré qui ont pris de la valeur depuis que vous les avez achetés, et que vous en faites don en nature à un organisme de bienfaisance, vous réaliserez des économies d’impôt encore plus importantes que si vous faisiez un don en espèces.

En effet, lorsque vous vendez les titres, 50 % du gain en capital est imposable. Toutefois, si vous donnez les titres en nature, le gain en capital imposable est évité et vous recevez un reçu pour l’équivalent de la valeur marchande des titres le jour où ils sont transférés à l’organisme de bienfaisance.

(Le site Web de l’Agence du revenu du Canada contient tous les détails fiscaux sur le don de titres cotés en Bourse.)

La pandémie a marqué un tournant dans ma stratégie de dons caritatifs. J’ai vu une détresse humaine et économique omniprésente sur fond de changement climatique implacable. J’ai la chance de pouvoir travailler confortablement depuis ma maison ou mon chalet, tandis que mes investissements – en particulier mes avoirs technologiques – prennent de la valeur.

Après avoir discuté avec mon mari, nous avons décidé de créer une fondation caritative en utilisant certaines de mes actions XLK.

La création d’une fondation n’est pas onéreuse et peut se faire avec un don initial de 10 000 $. Il existe des différences dans les règles régissant les différents types de fondations disponibles pour les investisseurs (vous pouvez lire cet article pour plus de détails). J’ai travaillé avec la division des fondations de mon courtier (Fondation Raymond James Canada) pour mettre en place la fondation de ma famille.

En créant une fondation caritative, le propriétaire peut soit rester anonyme, soit faire en sorte que les dons soient reconnus publiquement. Dans mon cas, mon mari et moi avons décidé d’utiliser une désignation familiale pour notre fondation.

Une fois que des titres sont donnés à une fondation, ils doivent être investis avec une diligence raisonnable. J’approuve tous les investissements de la fondation et je prévois d’investir les fonds dans mes portefeuilles modèles lorsque les fonds de la fondation atteindront le seuil requis de 100 000 dollars.

Notre stratégie de dons se concentre sur les soins de santé, les causes pour les femmes et les enfants, et l’environnement. Or, nous avons la possibilité de donner à n’importe quelle organisation caritative reconnue.

Mon expérience personnelle me fait dire que l’utilisation des FNB pour créer une fiducie de bienfaisance peut vous permettre de faire des dons de manière stratégique et fiscalement avantageuse sur une base régulière.

Comme je le dis dans mon livre, L’investisseur ceinture noire, le signe ultime d’une relation saine avec l’argent est d’être capable de donner dans le but de faire le bien.