Apple Card

Quatre ans après les débuts de sa carte de crédit, Apple a lancé le 17 avril un compte épargne à taux d’intérêt élevé, en partenariat avec la Goldman Sachs. L’offre est pour l’instant réservée aux Américains détenteurs de la carte de crédit (Apple Card), mise sur le marché en 2019, et qui comptait 6,7 millions de détenteurs début 2022, selon Cornerstone Advisors.

Le nouveau compte épargne ne comporte pas de frais, ni de dépôt minimum, ni de solde minimum requis, d’après un communiqué de la société technologique. Ce compte offre un taux de 4,15 % par an, soit plus de 10 fois la moyenne nationale de 0,37 % offerte par la plupart des banques américaines, selon des chiffres de l’Agence de garantie des dépôts (FDIC). Le solde maximum du compte, qui pourra être géré sur l’iPhone à partir de l’application Wallet, est limité à 250 000 dollars américains.

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Les utilisateurs peuvent accumuler des récompenses en espèces sur leur compte d’épargne à taux d’intérêt élevé. Ils peuvent également y ajouter des espèces supplémentaires. Toutefois, ils ne peuvent pas retirer directement les fonds du compte. Ceux-ci devront être transférés sur un compte de chèques lié pour être encaissés.

Accessible aux États-Unis seulement

« Notre objectif est de créer des outils qui aident les utilisateurs à mener une vie financière plus saine », a déclaré Jennifer Bailey, vice-présidente d’Apple Pay et d’Apple Wallet, par voie de communiqué.

Pour l’instant, seuls les résidents américains peuvent se procurer une Apple Card, nécessaire pour ouvrir le nouveau compte d’épargne. Cependant, les Canadiens, tout comme les résidents d’autres pays, ont accès à d’autres services bancaires par l’intermédiaire de l’entreprise, notamment à Apple Pay, qui permet aux utilisateurs de régler leurs achats à des terminaux de paiement en reliant leur appareil mobile à un compte de crédit ou de débit.

Cette initiative de l’entreprise technologique pourrait accroître la pression sur d’autres sociétés financières qui tentent de protéger leur financement, a commenté Bloomberg. Les épargnants américains se sont mis en effet à rechercher des rendements plus élevés et à déplacer leur argent vers des refuges sûrs, tels que JPMorgan Chase & Co, dans le sillage de l’effondrement de la Silicon Valley Bank le mois dernier et des difficultés éprouvées par des institutions de plus petite envergure, selon le média.

« De plus en plus de dépôts partent vers les FNB et toutes les formes de liquidités et de fonds du marché monétaire », a déclaré à Bloomberg le président-directeur général de BlackRock Larry Fink, soulignant que sa société en avait bénéficié.

Apple lancera d’autres services

Apple a annoncé l’arrivée du compte d’épargne à intérêt élevé en octobre dernier, dans le cadre du lancement d’une série de nouvelles offres de produits financiers. Le géant américain a déclaré à cette occasion qu’il souhaitait générer davantage de revenus à partir des services afin de fidéliser un plus grand nombre de consommateurs sur sa plateforme.

L’entreprise a généré près de 20 % de son chiffre d’affaires grâce aux services l’année dernière, contre environ 8 % dix ans plus tôt, et d’autres offres sont en cours d’élaboration, rapporte Bloomberg. L’entreprise a commencé à déployer le mois dernier le service « acheter maintenant, payer plus tard ».

Plusieurs entreprises technologiques ont déjà essayé de se lancer dans les services financiers. Google avait tenté de se positionner sur ce marché avec un service de banque en ligne. La firme avait toutefois annoncé qu’elle abandonnait le projet à la fin 2021. Amazon a également fait part de son intention de percer ce marché.

Les lourdes contraintes réglementaires associées à cette activité et les investissements conséquents qu’elle nécessite ont contribué cependant à reporter plusieurs initiatives des géants de la tech dans ce domaine, selon des experts.