Y a-t-il de l'espoir pour la Bourse canadienne?
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Pourtant, l’économie canadienne semble être sur la bonne voie. Le premier trimestre a été vigoureux, et les indicateurs économiques maintiennent une bonne progression.

Qui plus est, la Banque du Canada est maintenant suffisamment confiante envers les perspectives qu’elle se permet de relever le taux directeur, geste que personne ne prévoyait il y a à peine un mois. Peut-on alors espérer mieux de la bourse canadienne ?

Plusieurs stratèges interrogés par lesaffaires.com se disent plutôt confiants pour les prochains 6 à 12 mois. Cependant, sous l’oeil de l’analyse technique, la situation semble plus inquiétante.

En comparant les marchés américain et canadien sur une période un peu plus longue, on constate que la bourse canadienne, somme toute, n’a pas si mal fait, bien qu’elle ait progressé un peu moins que sa contrepartie américaine, explique Viet Buu, président, CTI Capital. Depuis le creux de février 2016, le S&P 500 a gagné 35 %, et le S&P/TSX 29 %. Ce n’est que depuis février de cette année que les performances respectives ont vraiment divergé. Rappelons-nous que l’année 2016 avait été tout à l’honneur du marché canadien. À compter de maintenant, la bourse de Toronto devrait faire aussi bien que la bourse de New York, selon lui.

Les perspectives de rendement en fonction du risque du marché boursier canadien ne sont pas mauvaises, car la bourse canadienne est moins chère que la bourse américaine, constate Clément Gignac, économiste et stratège en chef à l’Industrielle Alliance. L’indice S&P/TSX se négocie à un ratio cours/ bénéfices de 15,7 fois les profits anticipés comparativement à 17,6 fois pour l’indice S&P 500, estime-t-il.

Il y a bien sûr certains irritants tels le prix du pétrole et les négociations à venir sur l’Aléna. Mais cela ne semble pas trop inquiéter les dirigeants canadiens, note Luc Vallée, stratège chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne. «On pensait qu’un prix du pétrole à 45$ allait empêcher Stephen Poloz, Gouverneur de la Banque du Canada (BdC), d’augmenter les taux d’intérêt au Canada, mais ce ne fut le cas», dit-il.

Chez Desjardins, comme les données économiques canadiennes sont plutôt encourageantes, on maintient la cible pour le S&P/TSX de fin d’année à 15 900, du moins pour l’instant, informe Mathieu D’Anjou, économiste principal. L’indice cote actuellement 15 190. Il faudrait donc une embellie de 4,6 % pour réaliser l’objectif de fin d’année.

Sous l’angle de l’analyse technique, toutefois, l’image est moins encourageante. Le S&P/TSX est clairement dans une tendance à la baisse depuis six mois, et la moyenne mobile de 50 jours a croisé celle de 200 jours par le bas, ce qui généralement n’est pas de bon augure, explique Ron Meisels, président, Phases & Cycles.

Ce qui l’inquiète surtout c’est que nous sommes dans la dernière phase du marché haussier, ce que l’on appelle la 5e jambe du bull market dans le jargon de l’analyse technique. «Ce sont les matériaux et le pétrole qui généralement sont les secteurs qui propulsent l’indice canadien plus haut lors de cette phase finale du bull market, et actuellement, ils ne participent pas du tout», dit M. Meisels. «On aura donc besoin de l’appui des autres secteurs, dont les financières, si l’on veut que le bull market se poursuive au Canada», ajoute-il.