«Le prix des métaux a diminué en 2013, et je ne vois pas beaucoup de potentiel pour une hausse en 2014, croit Carlos Leitao, stratège et économiste en chef à la Banque Laurentienne. Je demeurerais assez prudent envers ce secteur.»

Méfiant, et ce, malgré des signaux favorables qui émanent de l’économie américaine, où la reprise semble bien ancrée. «Bien que l’économie mondiale se porte mieux, surtout aux États-Unis, c’est surtout la croissance dans les pays émergents qui tend à influencer le prix des matières premières, explique l’économiste.»

«La leçon de 2013 poursuit Carlos Leitao, c’est qu’il faut revoir ses attentes quant aux pays émergents. Les perspectives économiques sont plus faibles qu’elles ne l’étaient et il ne faut pas considérer ces pays comme un groupe homogène. Certains se porteront très bien, alors que d’autres, beaucoup moins.»

Pour Guy Phaneuf, directeur général instrument de dettes chez BMO, certains titres reliés à des matériaux précis pourraient receler d’excellentes occasions. «Pour des ressources précises, analyse-t-il, comme l’uranium, le zinc et le cuivre, surtout si le secteur de la construction reprend aux États-Unis, je pense qu’il pourrait il y avoir une recrudescence.»

Un discours qui diverge par rapport à celui de Charles E. Martin, vice-président et gestionnaire de portefeuille chez TD. «On croit que nous sommes au début ou au milieu d’un mauvais cycle dans le secteur des matières premières. Et j’inclus là-dedans les matériaux, l’or en particulier, le gaz et le pétrole.»

«C’est un peu tôt pour investir, ajoute le gestionnaire de portefeuille. Les prix ne sont pas assez bas, alors que d’autres secteurs représentent de meilleures occasions pour investir en ce moment. Je pense que nous sommes dans une période de transition.»

Plus d’optimisme pour l’énergie

Du côté de BMO, Guy Phaneuf se montre plutôt optimiste quant au secteur de l’énergie, surtout en ce qui a trait au pétrole canadien. Il estime que ce sont les pays émergents qui détermineront la performance de ce secteur.

«Les Américains sont de plus en plus autosuffisants, souligne-t-il. Mais plusieurs pays d’Asie estiment que le pétrole canadien s’avère une source d’approvisionnement viable pour leurs industries. La Chine et l’Inde sont d’énormes acheteurs. Même le Vietnam pourrait être intéressé par notre ressource.»

Cela étant dit, «l’énergie, c’est toujours risqué, soutient Carlos Leitao. Mais si on a un peu d’appétit pour le risque, c’est un secteur qui pourrait être intéressant en 2014, car il a connu de fortes baisses en 2013.»

Il reste toutefois plusieurs défis quant au transport du pétrole, le sort qui sera réservé au pipeline Keystone XL notamment. «Si la construction des pipelines ne devait pas se concrétiser, ça devrait se refléter dans les prix», prévient Carlos Leitao.