loupe qui montre un pourcentage
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Ces mots ont déclenché un brouhaha de stupeur (et de mécontentement) lors de la soirée Mieux planifier 2020, organisée mercredi par l’Équipe Major Gestion Privée /Gestion de patrimoine Assante à Montréal.

Ces mots ont été prononcés par Ghislain Maillet, vice-président de district à Fidelity. Et il les assume pleinement.

« Avec le niveau d’endettement actuel, il est inimaginable de penser que les taux puissent augmenter drastiquement », croit-il.

C’est pourquoi les marchés sont chers, avance celui que Fabien Major, associé principal à Major Gestion Privée, décrit comme le Chuck Norris de l’investissement, parce qu’il « se défend bien sur une scène ».

« Quand les taux sont bas, n’importe quelle alternative aux obligations, n’importe quel produit garanti qui paie des intérêts, sera chère : l’immobilier, certaines actions, etc. » avance-t-il.

Dans un tel contexte, on peut s’attendre à de faibles rendements, mais pas à une sévère correction en Bourse, croit M. Maillet.

De belles années devant nous 

Le « Chuck Norris de l’investissement » estime que le cycle haussier actuel se prolongera encore plusieurs années, résultat d’une économie américaine et de consommateurs en forme. Pour lui, les baisses de taux de la Réserve fédérale l’an dernier sont des réactions exagérées.

« Devant un simple ralentissement économique et des tensions commerciales, elle a diminué son taux directeur trois fois », note-t-il.

Les conditions pour un autre 2008 ne sont pas réunies, juge-t-il. La réglementation imposée aux États-Unis à la suite de la crise empêche les banques de prendre autant de risques qu’à l’époque, selon lui.

Une « correction euphorique », comme l’a été la bulle techno des années 2000, est plus probable dans quelques années, pense-t-il.

« Si la Bourse continue à croître, les investisseurs auront tendance à se diriger davantage vers les actions et à prendre plus de risques », explique-t-il.

D’ici là, pour profiter des belles années à venir sur les marchés, il suggère de sous-pondérer en obligations et surpondérer en actions, particulièrement du côté des titres américains. Fidelity a également réduit ses investissements au Canada.

« Disons qu’on se trompe et qu’on entre en récession en 2020, si votre portefeuille est bien diversifié, votre retraite ne sera pas à risque », ajoute-t-il.

La place du conseiller 

L’important reste de ne pas se laisser guider par ses émotions, sous peine de commettre des erreurs d’investissement. C’est là toute la pertinence de faire affaire avec un conseiller, qui saura ramener le client sur le droit chemin, juge Ghislain Maillet.

« L’effet de meute est très dangereux. Ce n’est pas logique de vendre quand tout le monde vend et d’acheter quand tout le monde achète », acquiesce Fabien Major. On ne peut ainsi jamais profiter des occasions du marché; quand tout le monde achète, le marché est particulièrement cher.

Les investisseurs ont obtenu un rendement moyen de 1,9 % entre 2009-2018, alors que le S&P 500 a obtenu 5,6 % (selon les données de JP Morgan), souligne Etienne Leblanc, partenaire à Edgepoint. Pourquoi? Ils se laissent dominer par leurs émotions.

« Il y a trois certitudes dans la vie : la mort, l’impôt et la volatilité. Il ne faut pas se laisser emporter par les fluctuations du marché. Le rôle du conseiller est important dans l’atteinte de cet objectif », signale-t-il.

Et à la Maison Blanche? 

Une des sources de volatilité cette année sera certainement les élections présidentielles américaines.

La suite via conseiller.ca