Une maquette de maison sur une table derrière laquelle on voit un homme et une femme d'affaire regarder une feuille.
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Il devient de plus en plus difficile d’acheter un logement au Canada. Selon une étude récente du comparateur de taux Ratehub.ca, en juin, les candidats à l’achat d’une propriété devaient gagner entre 8 660 $ et 35 760 $ de plus par année pour pouvoir acheter un logement par rapport à mars 2022.

Le revenu annuel nécessaire pour acheter un logement a augmenté de manière significative dans toutes les villes du pays – de 18 000 $ en moyenne, au cours des quatre derniers mois seulement.

« Dans toutes les villes, les acheteurs ont besoin d’un revenu beaucoup plus élevé pour acheter un logement moyen, en raison de l’augmentation du test de résistance provoquée par la hausse des taux hypothécaires. C’est le cas même dans les villes qui ont vu les prix des logements baisser », indique Philippe Simard, directeur hypothécaire au Québec chez Ratehub.ca.

Montréal se stabilise

À Montréal, les acheteurs doivent désormais gagner 15 830 $ supplémentaires de revenu annuel pour espérer réaliser leur rêve immobilier, soit une augmentation de 17 %. En juin, le revenu requis pour acheter un logement était de 110 900 $ dans la métropole québécoise. Il fallait débourser en moyenne 546 800 $ pour acheter une propriété et le montant moyen d’un prêt hypothécaire s’élevait à 437 440 $. On remarque cependant une stabilisation des prix en juin.

Montréal se classe au quatrième rang des villes canadiennes au niveau de l’augmentation du revenu requis pour acheter une propriété, derrière Victoria, Halifax et Calgary. À ce chapitre, elle devance Toronto (+7 %) et Ottawa (+13 %).

Victoria et Vancouver en hausse

Victoria a connu la plus forte augmentation, avec 35 760 $ de revenu supplémentaire requis, suivie de près par Vancouver, avec 31 730 $ de plus. Cette dernière remporte la palme du revenu requis le plus élevé pour se payer une demeure. Il faut gagner au minimum 231 950 $ pour s’acheter un toit dans cette ville très convoitée. Les propriétés y demeurent également les plus chères au pays, malgré une légère baisse de prix depuis mars. Elles s’échangent tout de même pour un prix moyen de 1,265 million de dollars (M$). Toronto suit de près avec un revenu minimum requis de 226 500 $ et un prix moyen de 1,204 M$ pour acquérir une propriété.

Les villes les plus accessibles au pays sont Winnipeg et Edmonton. On peut y devenir propriétaire avec un revenu minimum de respectivement 78 270 $ et 86 770 $. Celui-ci a toutefois augmenté de 17 % et 14 % en juin.

La moins forte hausse (+8 %) est enregistrée du côté de Hamilton. Le revenu minimum s’élève à 170 060 $ pour acquérir une propriété dans cette ville, pour un prix moyen de 934 700 $.

Tendance à la baisse à Toronto

Les prix des maisons ont commencé à avoir une tendance à la baisse dans certaines grandes villes, comme Toronto, Vancouver, Winnipeg, Ottawa et Hamilton. Cependant, bien que les prix des logements y aient baissé pour le mois de juin, le revenu nécessaire pour acheter un logement dans ces marchés reste plus élevé en raison du taux du test de résistance, qui a augmenté, en relation avec la croissance des taux hypothécaires.

La Banque du Canada a commencé à relever le taux directeur en mars, après deux années de taux historiquement bas. Entre mars et juin 2022, les prêts hypothécaires à taux fixe ont augmenté de 66 % en moyenne tandis que le taux de résistance a grimpé de 5,25 % à 7,21 %.

Selon le directeur hypothécaire de ratehub.ca, « les prix des logements devront baisser de manière significative afin de neutraliser les effets de la hausse des taux hypothécaires sur le test de résistance. Si tel n’est pas le cas, l’accessibilité au logement continuera d’être affectée par l’environnement actuel de hausse des taux. »