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Bill Morneau a tenu ces propos à la suite d’une réunion prébudgétaire, mercredi, à Vancouver.

Le ministre affirme que les faibles taux d’intérêt signifient que le gouvernement peut dépenser pour les infrastructures et d’autres programmes.

« Cela crée de bonnes conditions pour l’économie et cela nous aidera à long terme », a-t-il fait valoir.

Bill Morneau a déclaré que les dépenses fédérales visaient à « créer de la croissance et à le faire d’une manière responsable pour cette génération et les générations futures ».

Selon l’étude du Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal, dévoilée plus tôt mercredi, une hausse soudaine des taux d’intérêt pourrait « éventuellement mettre en péril l’équité intergénérationnelle ».

Un retour aux conditions d’emprunt de 2006 pour le gouvernement fédéral suffirait à faire passer le fardeau du service de la dette à 1567 $ par habitant, une hausse de 940 $ par rapport à la moyenne actuelle, selon le document.

Ainsi, en continuant d’accumuler les déficits sans plan de retour à l’équilibre budgétaire, Ottawa privilégie une stratégie risquée pouvant s’accompagner d’une facture salée pour les prochaines générations, avance l’étude.

Si le document concède que le gouvernement fédéral a gagné son pari en déposant des budgets à l’encre rouge pour stimuler la croissance entre 2015 et 2018, ses auteurs estiment que la donne a changé.

« La croissance économique est relativement bonne et il n’y a pas récession en vue et observée, a expliqué le directeur du Centre et professeur à HEC Montréal Robert Gagné, au cours d’une entrevue téléphonique avec La Presse canadienne. Les données sur le marché du travail sont favorables. S’il ne s’agit pas de conditions pour atteindre l’équilibre budgétaire, qu’est-ce que ça prend? »

En tenant compte d’ajustements comptables, l’étude évalue que le gouvernement fédéral a cumulé 56,5 milliards de dollars (G$) de déficits entre 2015 et 2018.

Le ministre Morneau devrait déposer son budget en mars, et l’étude estime qu’Ottawa devrait limiter la croissance des dépenses à l’inflation.

Dans sa mise à jour économique déposée le mois dernier, le grand argentier du pays prévoyait un déficit de 26,6 G$, soit près de 7 G$ de plus qu’annoncé au dernier budget. Le déficit devrait se creuser davantage à 28,1 G$ en 2020-2021, pour ensuite diminuer de façon progressive jusqu’à atteindre 11,6 G$ en 2024-2025.