Wells Fargo - Creative Commons

Une ancienne directrice de Wells Fargo a accepté de plaider coupable d’entrave à un examen bancaire dans le cadre du scandale des faux comptes qui a ébranlé la banque en 2016, rapporte l’agence Reuters.

L’accord déposé le 15 mars devant un tribunal fédéral de Los Angeles prévoit que Carrie Tolstedt purgera une peine de prison de 16 mois pour avoir entravé l’enquête des régulateurs sur les pratiques de vente abusives qui ont conduit la banque à payer des milliards de dollars d’amendes.

L’ancienne directrice a également accepté de payer une amende de 17 millions de dollars (M$) dans le cadre d’un accord civil distinct avec le gouvernement, qui lui interdit également de retravailler dans le secteur bancaire. L’entente sera présentée à la cour le 7 avril prochain.

Elle a dissimulé des fautes

« Le système judiciaire et les régulateurs comptent sur les entreprises et leurs dirigeants pour coopérer pleinement lors d’enquêtes sur des actes répréhensibles potentiels. Mais, dans ce cas, Mme Tolstedt a pris des mesures pour dissimuler les fautes commises par Wells Fargo », a déclaré le procureur général par intérim Joseph McNally.

Carrie Tolstedt a été directrice principale de la banque qui gérait les activités de Wells Fargo pour les consommateurs et les petites entreprises de 2007 à 2016. En 2020, Wells Fargo a admis avoir exercé des pressions sur les employés pour qu’ils atteignent des objectifs de vente irréalistes, ce qui les a amenés à ouvrir de faux comptes pour les clients. La banque a payé 3 G$ pour régler trois enquêtes fédérales civiles et criminelles relativement à cette affaire.

Le Bureau du contrôleur de la monnaie avait alors engagé des poursuites civiles contre l’ancienne directrice et plusieurs autres ex-cadres supérieurs de la banque, dont le PDG, John Stumpf, qui se sont vu interdire de travailler dans le secteur bancaire par la suite.

3,5 millions de comptes fictifs

Wells Fargo a reconnu avoir ouvert 3,5 millions de comptes fictifs entre 2002 et le printemps 2017, grâce à quoi elle a perçu des millions de dollars de frais et d’intérêts auxquels elle n’avait pas droit, a rappelé le bureau du procureur.

Les employés falsifiaient les signatures de clients pour ouvrir des comptes sans autorisation, créaient des codes pour activer des cartes de débit non autorisées et transféraient de l’argent de comptes clients vers des comptes non autorisés. Ils touchaient ainsi des primes liées à la vente de nouveaux produits. La banque a reconnu également avoir fait payer des primes d’assurance inutiles à plus d’un demi-million de ses clients sur leurs crédits automobiles.

En 2018, la Réserve fédérale avait pris la banque dans son collimateur et lui avait donné 60 jours pour améliorer son mode de fonctionnement, notamment son système de contrôle interne, ce qui avait abouti au remplacement de quatre membres du conseil d’administration.

À la suite du scandale déclenché par le dévoilement au grand jour de ses pratiques frauduleuses, l’institution a renvoyé quelque 5 300 employés et a écopé d’une amende de 190 M$ en vertu d’une première entente conclue en septembre 2016 avec les autorités américaines.