Gracieuseté

Au lieu d’attendre que les problèmes se règlent par eux-mêmes, Julie Raîche préfère relever ses manches et s’impliquer. Son engagement auprès de différentes fondations, notamment en milieu hospitalier, illustre bien comment elle accomplit cette mission qu’elle s’est donnée de faire sa part pour améliorer le sort de ses concitoyens, dans ce cas-ci, sur le plan médical mais aussi financier.

« C’est ce qui me passionne dans la vie. Je crois que donner du conseil au client, c’est ce qui va faire la différence. J’ai la profonde conviction que c’est le conseil qui va faire augmenter le patrimoine de nos concitoyens. Plus ils vont recevoir de conseils, plus ils vont s’enrichir, et plus on pourra rêver grand », affirme-t-elle.

Passionnée par la finance, Julie Raîche a rapidement développé des atomes crochus avec l’administration et la gestion. Dès ses débuts sur le marché du travail, au sein de la chaîne de magasins Clément, la direction l’a vite remarquée et lui a confié des responsabilités de gérance.

Elle travaille maintenant depuis presque 25 ans dans des institutions financières. Après pratiquement 20 années chez Desjardins, elle a intégré l’équipe de la Banque Nationale en 2015.

« Le métier a toujours été de soi. La planification financière, ça a été la cerise sur le sundae », raconte-t-elle.

Julie Raîche a été reçus planificatrice financière (Pl.fin.) en 2003, puis a intégré le CA de l’IQPF en 2013. Afin de bien se familiariser avec tous les rouages de l’Institut, elle a d’abord présidé le comité d’audit puis, de 2014-2016, elle est devenue trésorière de l’IQPF, afin de « comprendre les chiffres ».

Elle est ensuite devenue vice-présidente du CA de l’Institut de 2016-2018, tout en s’impliquant au sein de différents comités, à savoir le comité de développement professionnel et le comité de gouvernance.

« Quand je suis arrivée sur le Conseil, c’était clair pour moi que je voulais m’impliquer, que je me donnais là-dedans avec passion. Je voulais comprendre comment l’Institut fonctionnait », se souvient-elle.

Poursuivre la mission de l’Institut

À titre de présidente du CA de l’IQPF, Julie Raîche, compte bien porter les projets que ses prédécesseurs ont mis en place, tout en les faisant évoluer pour être en phase avec les changements qui marquent l’industrie.

« Faire évoluer la profession de planificateur financier, ça reste un des éléments qui occupent les pensées du CA au quotidien. On veut faire croître notre reconnaissance, même si notre mission première, bien entendu, consiste à protéger le public », déclare-t-elle.

Faire progresser cette volonté de l’IQPF, à travers les nombreux changements qui caractérisent l’industrie est l’un des enjeux perçus par Julie Raîche et elle croit que le CA devra réfléchir sur la manière de faire évoluer la formation des planificateurs financiers et de continuer à protéger le public.

Déjà, par exemple, afin de rester à la pointe des tendances, l’IQPF tente à travers ses formations continues, de familiariser les Pl.fin avec la technologie. L’Institut désire que celle-ci devienne un outil permettant de gagner du temps afin que « l’humain prenne toute la place dans la relation ». L’IQPF s’intéresse également beaucoup à la finance comportementale.

« On est très axés sur les nouvelles technologies et le comportement. On travaille beaucoup plus qu’avant avec des psychologues lorsque l’on prépare nos cours. Au congrès, cette année, on va encore avoir une psychologue qui va interagir avec les planificateurs financiers pour bien comprendre les comportements du consommateur », explique Jocelyne Houle-LeSarge, présidente-directrice générale et secrétaire à l’IQPF.

Julie Raîche mesure l’importance pour la profession de continuer à développer le volet finance comportementale et technologique de l’IQPF. « C’est une passation de témoin, affirme-t-elle. On a mis tellement d’efforts là-dessus, on y croit. C’est donc une chose qui va se poursuivre dans les prochaines années ».

Et l’Ordre des planificateurs financiers?

Si le prédécesseur de Julie Raîche à la tête du CA de l’IQPF, Sylvain B. Tremblay, n’a pas réussi à jeter officiellement les bases d’un ordre professionnel destiné à représenter les planificateurs financiers durant son mandat, l’IQPF ne relègue pas cet objectif aux oubliettes. Bien que l’adoption du projet de loi 141 par l’Assemblée nationale du Québec, le 13 juin dernier, avec sa série d’amendements incluant le maintien de la Chambre de la sécurité financière (CSF), ait refroidi les espoirs en ce sens, Jocelyne Houde-LeSarge rappelle que l’IQPF a déjà créé certaines structures et développé des outils destinés à la mise en place éventuelle d’un tel ordre, par exemple un comme le code d’éthique et un manuel de pratique, et que ces initiatives conservent toutes leur pertinence.

« Notre dossier est toujours le même, toujours aussi valable qu’il l’était. Notre argumentaire n’a pas changé et repose sur la protection du public », déclare Jocelyne Houle-LeSarge.

Elle convient cependant que l’IQPF va devoir se questionner et estime que ce dossier ne pourra guère progresser au cours des 18 prochains mois, en raison du calendrier politique qui inclut notamment un rendez-vous électoral en octobre prochain.

Et même là, il faudra s’armer de patience avant que l’ordre puisse être mis en place, puisque celui-ci sera une structure dissociée de l’IQPF et qu’il reste donc tout à créer.

L’IQPF souhaite la création d’un ordre professionnel afin de mieux servir le public et d’uniformiser les standards de la profession et qu’ainsi, les planificateurs financiers puissent être par leurs pairs. Jocelyne Houle-LeSarge rappelle que l’IQPF est un organisme de formation pour les personnes désirant s’engager dans la planification financière. La création d’un ordre professionnel signifierait la mise en place d’une organisation distincte qui aurait notamment pour mandat de retirer le titre à un membre inscrit en cas de faute : « Qui de mieux qu’un planificateur financier pour dire si la planification financière a bien été faite ou non ? » s’interroge Jocelyne Houle-LeSarge.

« Avec la reconnaissance d’un ordre professionnel, on serait capable de suivre de bout en bout la protection du public », ajoute Julie Raîche.

L’IQPF entend profiter du fait qu’elle doit revoir sa planification stratégique pour les prochaines années afin de réfléchir à ce dossier, affirme Julie Raîche.

Une belle représentativité

Encore cette année, le CA de l’IQPF compte plus de femmes (9) que d’hommes (8). La diversité de son conseil d’administration et sa représentation féminine dominante sont des éléments dont Jocelyne Houle-LeSarge et Julie Raîche sont particulièrement fières.

« On a un CA multigénérationnel, de toutes les provenances géographiques et encore cette année, on a plus de femmes que d’hommes. Je pense qu’une telle représentation est un atout significatif afin de continuer à faire évoluer la profession », se réjouit Julie Raîche.

« On couvre toute la province et les institutions, ajoute Jocelyne Houle-LeSarge. On est très chanceux parce que les gens se présentent et sont élus de façon universelle. Il n’a pas d’élection par région et finalement on a des planificateurs financiers de partout. »

Cependant, même si le CA est à majorité féminine, les deux membres du CA déplorent le peu de femmes parmi les nouveaux diplômés cette année. Bien que le nombre de diplômes émis par l’IQPF croisse, le nombre de nouvelles planificatrices financières demeure en deçà des attentes.

« Je ne comprends pas pourquoi. C’est pourtant une très belle profession pour les femmes. On a eu Nathalie Bachand, il y a quelques années comme présidente de l’IQPF, et maintenant on a Julie Raîche. Il me semble que ce sont de beaux modèles pour les jeunes et que c’est susceptible d’attirer les femmes », affirme Jocelyne Houle-LeSarge.

Pour Julie Raîche, il s’agit surtout d’une question de temps, car il lui semble que le programme de l’IQPF propose justement un bon compromis pour les femmes. Le programme peut notamment être suivi en ligne, ce qui facilite la conciliation travail et famille. Mais elle promet en tant que présidente de s’assurer d’avoir une meilleure représentativité.

« Je vais certainement me permettre dans la prochaine année d’être dans plusieurs tribunes, de rencontrer des femmes pour en attirer encore plus à la profession de planificateur financier », affirme Julie Raîche.