René Rouleau : l'humain avant les chiffres
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« C’est le côté humain qui va rester. Les gens vont oublier les chiffres en 2018 et en 2020, mais ils vont se rappeler des éléments humains [associés à La Capitale], qui font la fierté de notre organisation », dit-il.
 
Il est particulièrement satisfait du dévouement et de l’implication des employés de la société, qui a été reconnue comme un employeur de choix en 2012 et 2014 dans le palmarès des Employeurs de choix du Québec d’Aon.
 
Durant sa présidence, La Capitale a obtenu des profits nets moyens de 65 M$ par année et l’actif consolidé a augmenté de 2,4 G$, pour atteindre 5,8 G$.
 
« Je n’ai certainement pas fait ça tout seul, mais la croissance a été constante et responsable », souligne-t-il.
 
La société fait d’ailleurs maintenant partie du Top 10 des assureurs de personne au Canada et se développe maintenant à l’extérieur du marché domestique québécois.
 
C’est en 2006 que La Capitale a débuté ses activités hors Québec, avec l’acquisition de La Compagnie d’Assurance-vie Penncorp (aujourd’hui La Capitale sécurité financière). En 2008, la société a récidivé avec l’acquisition de l’Ontarienne York Fire and Casualty.
 
Malgré tout, le président sortant aurait aimé avoir plus de temps et de capital pour réaliser davantage d’acquisitions pour le groupe financier.
 
« C’est un peu frustrant quand tu as toute l’infrastructure, tu as le savoir, des équipes extraordinaires et que tu es limité par ton capital, dit René Rouleau. Je dois me limiter à faire des acquisitions plus modestes, moins spectaculaires ».
 
Il ne remet cependant pas le modèle mutualiste en question, puisqu’il a décidé d’en faire une force.
 
« Je ne pouvais pas mettre sur la table la démutualisation [de La Capitale]. Ce que j’aurais pu faire, c’est de trouver une manière de s’entendre avec les autres mutuelles pour mutualiser nos « back-offices » », par exemple. Ça sera à mes successeurs de regarder cela », explique-t-il.
 
Défis du successeur
 
C’est Jean St-Gelais, ancien président-directeur général de l’Autorité des marchés financiers (AMF), qui prendra la relève de René Rouleau à la tête de la mutuelle à compter du 2 mai.
 
Ce dernier identifie trois défis que son successeur aura à affronter durant son premier mandat.
 
« Je dirais que les problèmes structurels en assurance de personne, notamment les taux d’intérêt qui sont à terre […] les lignes directrices de l’AMF et la révision des nouvelles normes comptables. Il devra regarder la ‘si les lignes directrices provenant des régulateurs sont raisonnables. Jean St-Gelais aura un rôle de conciliateur entre les appétits du régulateur et probablement une réflexion profonde sur l’assurance collective au Québec », souligne René Rouleau.
 
La réflexion profonde sur l’assurance collective risque de chambouler le secteur dans les prochaines années. Avec le vieillissement de la population, les besoins deviennent plus importants et plus lourds, accentuant les coûts des programmes d’assurance collective.
 
« Ça devient difficile d’offrir une prime raisonnable ayant une bonne couverture, que les employeurs et les employés peuvent se payer, dont l’assureur tire un profit raisonnable », explique-t-il.