En effet, la quantité de données numériques générées en une année aura décuplé en 2020 par rapport à 2013, pour s’élever 44 zettabytes, soit 44 000 milliards de gigaoctets (un octet = un caractère), selon International Data Corporation.

Données précieuses

Une mise en contexte rapide aidera à mieux comprendre la portée de l’informatique cognitive.

Depuis le début de l’informatique, les conseillers accumulent des données de façon structurée.

Ainsi, vous utilisez probablement un logiciel de gestion de clientèle qui comprend des champs déterminés tels que le nom, le prénom et l’adresse des clients, ainsi que des renseignements sur chaque police d’assurance.

Cette banque de données vous permet de savoir quels clients possèdent une police d’assurance T10 ou un CELI. Vous pouvez aussi l’interroger afin de repérer tous les clients pour lesquels vous avez noté qu’ils aiment le golf ou qu’ils attendent un enfant.

Dans les faits, c’est vous qui définissez la recherche. L’ordinateur ne fait qu’exécuter vos instructions sur une masse de données organisées de façon structurée.

Aide à la décision

Et si l’ordinateur, sans que vous lui demandiez quoi que ce soit, vous disait : «Voici la liste de tes clients qui auront un enfant dans les deux prochains mois». Et vous suggérait des cadeaux à leur donner ?

Ce n’est pas de la science-fiction. Les systèmes cognitifs de l’envergure de Watson sont en mesure de traiter des données non structurées, ou mégadonnées, et de leur attribuer un sens, de façon à fournir des renseignements qui mènent à une action.

Autrement dit, la capacité analytique des systèmes cognitifs peut aider les entreprises à prendre des décisions optimales.

Prenons un exemple tiré de la météo. Dans ce domaine, la simple analyse de données structurées permet de prédire la température. Un système informatique cognitif, lui, pourrait aller plus loin en suggérant des façons de s’habiller en fonction de la température à venir.

«Le système cognitif propose une liste de réponses qu’il affine en fonction de ses interactions avec l’utilisateur. Il ne donne pas souvent « la » réponse (car elle n’existe pas dans l’absolu), mais la solution la plus acceptable, celle qui a le plus de chances de fonctionner dans un contexte donné» explique Bertrand Duperrin, responsable du pôle Transformation digitale chez Emakina France, sur son site Internet personnel.

Cet expert souligne d’ailleurs l’expérience menée à l’émission Jeopardy, au cours de laquelle l’ordinateur cognitif Watson a battu les meilleurs concurrents (pour la visionner, rendez-vous au http://bit.ly/1dY8FwB)

Apprentissage continu

L’informatique cognitive comprend trois éléments : une base de données qui s’enrichit continuellement ; un ordinateur conçu pour recevoir des applications de type cognitives ; et des applications logicielles cognitives comme celles qu’IBM et SAS développent.

La valeur de l’informatique cognitive réside dans le fait qu’on crée du savoir à partir de données non organisées afin d’accroître l’expertise de tous. Il s’agit donc d’un processus d’apprentissage continu.

Selon IBM, la technologie Watson «hausse ses connaissances de trois façons : par ce que ses utilisateurs lui enseignent, par ce qu’il déduit d’interactions antérieures et par les nouvelles informations qu’on lui présente. Autrement dit, les organisations peuvent mieux comprendre et utiliser les données qui les entourent, puis s’en servir pour prendre de meilleures décisions», lit-on sur son site Internet.

SAS, un des leaders du domaine, a notamment mis au point une application capable d’interpréter l’imagerie médicale de façon plus précise et plus rapide que l’être humain. Dans le cas de certaines maladies, l’ordinateur suggère le traitement qui aura le plus de chances d’être efficace.

Rêvons un peu

IBM et SAS offrent ainsi d’adapter leurs systèmes logiciels cognitifs à la réalité d’affaires de petites entreprises, et ce, à des prix abordables.

Et qu’en est-il du domaine de la gestion financière ? Rêvons un peu !

Imaginons que la technologie d’IBM ou de SAS soit adaptée à des applications de gestion comme Kronos Finance, REPman et iGenyPro, de façon à ce que le conseiller puisse encore mieux exploiter les mégadonnées sur sa clientèle.

Votre boîte de courriels serait alors régulièrement alimentée d’occasions d’affaires : «Il y a 60 % de chances que les clients suivants soient réceptifs à une proposition d’assurance maladies graves». Ou encore : «Proposer au client X la police de la firme A avec remboursement des primes aux 15 ans.»

Non, je ne fabule pas ! Cette approche cognitive est déjà utilisée dans les secteurs bancaire (pour repérer des fraudes, entre autres), médical et même de la mode (http://bit.ly/1Z7TRyo). C’est donc à suivre !

larose@maisondigilor.ca