Quelque 86 % des Québécois disent recevoir une bonne ou une excellente valeur en contrepartie de ces honoraires, tandis que 82 % des répondants des provinces de l’Atlantique partagent cet avis. En Ontario, les réponses s’alignent sur la moyenne nationale : 75 % des répondants sont d’accord avec l’énoncé. Les investisseurs de l’Ouest canadien sont légèrement moins satisfaits de leur conseiller – seulement 74 % affirment recevoir une bonne ou une excellente valeur en contrepartie des honoraires versés à leur conseiller.

Le sondage vise à mieux comprendre les relations entre les conseils en services financiers, le bien-être financier et la satisfaction générale à l’égard de la vie dans la société canadienne. Chaque année, des sondages électroniques seront menés en français et en anglais auprès de 12 000 Canadiens, et les résultats seront communiqués chaque trimestre.

Selon Hugh Murphy, directeur général de Credo Consulting, la méthodologie globale qu’utilise le sondage pour explorer les questions liées au bien-être financier reflète la façon dont les conseillers désirent travailler avec leurs clients. En effet, un nombre croissant d’entre eux adoptent une approche globale à l’égard des affaires de leurs clients et souhaitent mieux connaître ceux-ci, au-delà des chiffres.

«Les conseillers veulent comprendre les Canadiens, car ils ont besoin d’approfondir leurs échanges, expose Hugh Murphy. Les résultats du sondage leur permettront d’approfondir ces échanges.»

Bien que, selon le sondage, 75 % des répondants soient satisfaits des services offerts par leur conseiller, le niveau de satisfaction tend à varier avec le niveau d’actif à investir.

Ainsi, 81% des répondants ayant un actif à investir d’au moins 1 M$ déclarent recevoir une bonne ou une excellente valeur en contrepartie des honoraires versés à leur conseiller.

De même, 81 % des sondés possédant un actif de 5 000 $ à 20 000 $ sont du même avis, comme 80 % des personnes ayant un actif à investir de 100 000 $ à 250 000 $. Toutefois, la satisfaction des clients chute à 76 % et 77 % dans les fourchettes d’actif de 250 000 $ à 500 000 $ et de 500 000 $ à 1 M$, respectivement.

En faire plus pour les comptes moyens

«Ces résultats semblent indiquer que les conseillers pourraient en faire davantage pour les clients, particulièrement ceux qui ont des portefeuilles de taille moyenne», soutient Sara Gilbert, fondatrice de Développement des Affaires Strategist(e) à Montréal.

«Ainsi, la rédaction d’un plan de communication et de marketing vous aidera à parler périodiquement avec tous vos clients, par téléphone ou par bulletin, ajoute Sara Gilbert. C’est un service susceptible d’être particulièrement apprécié en période de volatilité.»

Cependant, le sondage révèle aussi certaines données étonnantes sur la compréhension des frais. Bien que la majorité des répondants comprennent qu’ils paient les services des conseillers, une petite minorité pense le contraire.

En réponse à la question «Quel est le mode de facturation de votre professionnel de la finance ?» 41 % des Canadiens disent verser un montant fixe, et 24%, des frais pour chaque transaction exécutée en leur nom.

Toutefois, 23 % des sondés indiquent que leur conseiller ne leur facture rien.

Les hommes (25 %) sont plus nombreux que les femmes (20 %) à affirmer que leur conseiller ne leur facture pas leurs conseils. Au Canada, 37 % des Québécois pensent recevoir leurs conseils gratuitement – le pourcentage le plus élevé de toutes les régions. En comparaison, seulement 16 % des Canadiens de l’Atlantique partagent cet avis.

Somme toute, moins le client possède d’actif à investir, plus il est susceptible de dire que les conseillers ne facturent pas leurs services. Ainsi, 28 % des personnes ayant un actif à investir inférieur à 5 000 $ indiquent recevoir des conseils financiers gratuitement. Une proportion de 26 % des sondés qui possèdent un actif de 100 000 $ à 250 000 $ sont du même avis. À l’inverse, seulement 18 % des Canadiens dont l’actif à investir atteint au moins 1 M$ affirment que leur conseiller ne facture pas ses services.

Incompréhensions

Selon Sara Gilbert, il est fréquent que les clients ayant de petits portefeuilles ne comprennent pas le coût des conseils, leur actif étant généralement investi dans des fonds communs, dont les frais ne sont pas évidents pour le client.

«Cette situation va changer avec MRCC 2 [la phase 2 du modèle de relation client-conseiller]», souligne-t-elle.

D’après elle, les conseillers mentionnent peut-être leurs honoraires durant leurs premiers entretiens avec des personnes bien nanties, mais les clients, pour une raison ou pour une autre, ne lisent pas leurs relevés de compte.

Les résultats du sondage semblent montrer que c’est probablement le cas. Il indique que les Canadiens qui ont un conseiller sont susceptibles de regarder leurs relevés, mais de ne pas les lire à fond. En revanche, les personnes qui n’ont pas de conseiller sont 1,4 fois plus susceptibles de les lire à fond.

«Il revient au conseiller d’expliquer clairement leur mode de rémunération, soutient Hugh Murphy.

«Les conseillers sont ceux qui mettront en contexte le coût des conseils», ajoute-t-il.