Une photo du parlement d'Ottawa au coucher de soleil.
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La gouverneure générale livrait mercredi après-midi le discours du Trône du gouvernement Trudeau pour ouvrir la deuxième session de la 43e législature.

Comme prévu, la lutte à la pandémie y occupe une grande place, c’est le premier de « quatre piliers » présentés dans ce discours. Les trois autres piliers: un soutien économique tant que dure la pandémie, une reconstruction d’un Canada « plus fort et plus résilient » où on parle de « croissance propre » et la défense des « valeurs canadiennes » où on inscrit, entre autres, la lutte contre le racisme.

« Protéger les Canadiens de la COVID-19 », c’est « La priorité absolue », a lu Julie Payette dans le texte rédigé par le gouvernement de Justin Trudeau.

« Le gouvernement fédéral sera là pour aider les provinces à accroître leur capacité de dépistage », a fait savoir Mme Payette, à l’heure où les longues attentes à faire la queue pour recevoir un test sont dénoncées en Ontario comme au Québec.

Le gouvernement fédéral promet « une aide financière supplémentaire » et directe aux entreprises qui sont obligées de fermer à cause d’une décision des autorités locales de santé publique.

Et puis, pour se relever après cette pandémie, il lancera « une campagne visant à créer plus d’un million d’emplois ». Ottawa fait le calcul que tous les emplois disparus avec le coronavirus seront ainsi récupérés.

Pour atteindre cet objectif d’un million d’emplois, la Subvention salariale d’urgence du Canada sera prolongée « jusqu’à l’été prochain ».

« Le gouvernement veillera à ce que tout le monde (…) ait accès à un médecin de famille », promet également le gouvernement fédéral, alors que ceci est de compétence provinciale. Et dans la même lancée, il n’utilise pas son discours pour répondre aux les provinces qui lui réclament une augmentation des transferts en santé.

Vendredi, le premier ministre du Québec, François Legault, et trois de ses homologues avaient fait le voyage jusqu’à Ottawa pour exiger que dès l’an prochain, les transferts passent des 42 milliards de dollars (G$) prévus à 70 G$. Ceci porterait la contribution fédérale à 35 % des coûts des soins de santé.

Le discours du Trône nous apprend aussi que c’est dans un énoncé économique présenté « cet automne » que le gouvernement « exposera la situation économique et financière » et présentera de nouvelles mesures visant à mettre en œuvre le présent discours du Trône.

Plaire à l’opposition majoritaire

Le gouvernement libéral minoritaire n’oublie pas de réitérer ses engagements pour une assurance-médicaments que lui ont réclamée les néo-démocrates depuis l’élection de 2019, ou pour un « dédommagement plein et équitable » pour les travailleurs soumis à la gestion de l’offre qu’exigent les bloquistes.

Il ramène aussi sa promesse d’un système de garderies « à l’échelle du Canada ». Le Québec lui servira de modèle, promet-il. Le Québec réclamera, et s’attendra à obtenir, un droit de retrait avec compensation.

« Les Canadiens ne devraient pas avoir à choisir entre leur santé et leur travail », dit le discours, sans s’engager plus spécifiquement à imposer les 10 jours congés de maladie payés, ce que lui réclame le Nouveau Parti démocratique (NPD).

Engagements passés réitérés

« Nous allons lutter contre les changements climatiques », assure le discours du Trône. Il y aura un plan « pour surpasser les objectifs climatiques du Canada pour 2030 ». Il y aura des lois pour atteindre « l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050 ». Il y aura plantation de 2 milliards d’arbres. Il y aura interdiction « des plastiques à usage unique nocifs l’an prochain ».

Il promet d’« accélérer » sa réponse aux « appels à la justice » fruits de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Il assure qu’il présentera un projet de loi « avant la fin de l’année » pour mettre en œuvre la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.

Il répète qu’il va « renforcer » la Loi sur les langues officielles, précisant qu’il tiendra alors compte « de la réalité particulière du français ».