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Selon le rapport des ONG américaines Stand.earth et Amazon Watch, six banques, dont Credit Suisse et UBS, représentent 85 % du financement de l’extraction pétrolière controversée en Amérique du Sud.

Le financement de Credit Suisse dans l’extraction d’hydrocarbures dans la région communément appelée « source sacrée » en Équateur représenterait ainsi environ 1,8 milliard de dollars (G$) entre 2009 et mai 2020.

Bien que « moins généreuse », UBS contribuerait tout de même à hauteur de 853 M$ au financement de cette extraction, selon le rapport.

On retrouve d’autres banques dans ce top six des investisseurs, notamment ING Belgium, avec plus de 2G$ de financement. BNP Paribas Suisse a quant à elle alloué près de 1,7 G$ à ces activités d’extraction dans cette période de dix ans.

De lourdes conséquences environnementales

Ces financements sont décriés pour leurs lourdes conséquences environnementales et leurs potentielles retombées néfastes, comme les marées noires, le réchauffement climatique et les violations des droits des peuples autochtones. Ce projet mettrait en danger des milliers d’hectares en Amazonie équatorienne, un endroit qui abrite l’une des biodiversités les plus riches du monde, selon Amazon Watch et Stand.earth.

Les deux ONG citent ainsi l’exemple de la marée noire survenue dans la région en juillet dernier et qui a affecté plus de 120 000 personnes, dont des milliers d’indigènes.

Les communautés locales tentent d’ailleurs d’alerter les communautés internationales sur ce qu’ils considèrent comme une menace pour leur survie.

Un double langage

Le rapport d’Amazon Watch et Stand.earth dénonce notamment le double langage des banques. Parmi les 19 institutions évaluées, la plupart disent soutenir le développement durable ou ont signé des engagements. Pourtant, elles n’hésitent pas à financer des activités qui ont un lourd impact environnemental.

Credit Suisse a par exemple dévoilé il y a peu de temps une initiative pour « accroître la prise en compte de la biodiversité » et « effectuer une transition concernant nos affaires entreprises en lien avec le pétrole et le gaz en réduisant l’exposition aux affaires traditionnelles ». Une initiative à l’opposé de ce projet d’extraction pétrolière que l’institution finance.

Selon les estimations de Stand.earth et Amazon Watch, depuis 2009, environ 10 G$ ont été déployés en financements commerciaux pour environ 155 millions de barils de pétrole en provenance d’Équateur par ces banques et d’autres établissements financiers privés.