Une personne tendant les mains en coupe. Il y a plein d'argent dans ses mains.
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La pandémie actuelle n’est pas seulement une crise sanitaire qui oblige au confinement. Pour certains Canadiens, la période actuelle s’est également transformée en crise financière. Voici quelques conseils et sources de liquidités susceptibles d’aider vos clients.

 Évaluer le budget et les liquidités

Revoyez le budget personnel et la trésorerie de vos clients. Normalement ceux-ci ont dû prévoir un fonds d’urgence pour faire face à ce genre de situations. Ce fonds devrait normalement détenir entre trois à six mois de frais de subsistance. Toutefois, en revoyant le budget personnel des clients, vous pourriez les aider à le faire durer bien plus longtemps.

En raison des nombreuses solutions mises de l’avant pour éviter la propagation de la COVID-19, beaucoup de dépenses courantes diminueront d’elles-mêmes, note MD dans un article récent. Évidemment, il est certainement encore possible de diminuer d’autres dépenses et d’ainsi étirer les liquidités restantes.

Par exemple, même si c’est pratique et rapide, conseillez à vos clients d’éviter de commander des plats à livrer dans des restaurants et d’opter plutôt pour cuisiner.

 Les aides publiques

Plusieurs aides publiques ont été mises en place pour aider la population à faire face à la situation.

On peut ainsi penser à la Prestation canadienne d’urgence. Réservée aux Canadiens ayant perdu leurs revenus en raison de la COVID-19, cette prestation imposable offre 500 $ par semaine pour un maximum de 16 semaines entre le 15 mars et le 3 octobre 2020. Elle offre ainsi une bonne source de liquidités pour les mois à venir.

 Retirer de l’argent des comptes verrouillés

L’argent dans un compte verrouillé peut être retiré en cas d’urgence, suggère Morningstar dans un article récent. Il n’est normalement pas légal de retirer de l’argent des comptes de retraite immobilisés (CRI), fonds de revenu viager (FRV) ou fonds de revenu de retraite immobilisés (FRRI), mais il existe des dispositions d’accès spéciales pour accéder à cet argent en cas de difficultés financières.

Cet accès exceptionnel dépend de la province où le compte a été créé. Une demande de retraits peut être soumise à l’institution financière si la situation l’exige. Ainsi en Ontario, on peut faire une telle demande en cas d’une baisse du revenu, du paiement du premier et dernier mois de loyer pour une résidence principale, d’arriérés de loyer ou de paiements d’hypothèques, ou pour des raisons médicales.

 L’assurance vie

L’argent accumulé sur la police d’assurance vie de vos clients pourrait être une autre source de liquidités en cas d’urgence. Il est possible de retirer l’argent et de déduire ce montant de la valeur nominale de la police de vos clients. Ces retraits sont à l’abri de l’impôt tant qu’ils ne dépassent pas l’argent de base mis dans la police.

Une autre solution serait d’emprunter de l’argent à la valeur monétaire de l’assurance vie, mais il y a un intérêt sur ce prêt qui peut être à des taux assez élevés.

Une dernière possibilité serait de suspendre temporairement les primes de l’assurance. Cela pourrait prolonger la période de paiement des primes, mais pourrait également être fort utile pour vos clients.

 Retirer de l’argent des placements

Il est possible de vendre certains placements à perte et ensuite soustraire ces pertes des gains en capital réalisés au cours de l’année, de l’une ou l’autre des trois années précédentes ou d’une année ultérieure, afin que votre client profite de la déduction pour perte en capital.

Toutefois en vendant des actions, votre client ne récupérera jamais la valeur perdue de ses placements. Ce n’est ainsi pas la solution à envisager de prime abord.

Retirer de l’argent d’un CELI est facile puisqu’il s’agit d’un compte libre d’impôt. Il sera ensuite aisé de reverser les sommes retirées puisqu’elles s’ajouteront aux droits de cotisation de l’année civile suivante.

Retirer de l’argent d’un REER est plus complexe, car les sommes sont imposées comme un revenu et le client ne peut pas récupérer ses droits de cotisations. Sinon, il est possible de faire un prêt sur le REER de vos clients. Cela permet de réduire la dette immédiate. Les prêts sur REER doivent cependant être remboursés en une année.

 Un crédit sur valeur domiciliaire

Toutes les solutions proposées précédemment sont meilleures que d’emprunter de l’argent à quelqu’un d’autre. Mais si la situation l’oblige, obtenir une marge de crédit sur valeur domiciliaire est une des meilleures façons d’y parvenir.

L’avantage de cet emprunt c’est que les taux d’intérêt de ce crédit sont souvent plus raisonnables que pour d’autres prêts, surtout si la cote de crédit de votre client est élevée et que l’emprunt n’est pas trop gros.

 Le prêt hypothécaire inversé

Ce prêt permet aux propriétaires de plus de 55 ans de recevoir un lot d’actifs de la valeur de leurs domiciles. Tant que les propriétaires restent dans leur domicile, ils ne sont pas forcés de rembourser l’argent.

L’admissibilité pour un tel prêt dépend de l’emplacement de l’habitation, de son évaluation, sa condition et la valeur accumulée par cette propriété. Ces prêts peuvent ainsi beaucoup varier.

 Un compte sur marge

Un compte sur marge permet d’emprunter sur la valeur des titres du compte de courtage de votre client. Cette option est particulièrement intéressante pour vos clients ayant des actifs qu’ils ne veulent pas vendre, car ce n’est pas le bon moment.

Le problème de ce genre de prêts est les taux d’intérêt qui sont souvent moins bons que d’autres sources de financement. De plus ces emprunts sont risqués puisque les titres du compte du client servent de garantie et que leur valeur peut fluctuer avec le marché, particulièrement en ce moment.

 Les cartes de crédit

Cette solution devrait toujours être la dernière envisagée en raison, notamment, des taux d’intérêt particulièrement hauts et le fait que les compagnies de crédit cherchent tous les moyens de faire payer leurs clients le plus longtemps possible.